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Tout en dénonçant les actes de violence que subit la corporation, ils revendiquent un seuil très élevé : Un salaire de 10 millions pour les imams

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Le président du Conseil national autonome des imams, Djamel Ghoul, a fait part d’un grand nombre de problèmes auxquels sont confrontés les imams à travers le territoire national. Selon lui, cette corporation est dévalorisée, notamment par la tutelle qui ne lui assure pas ses droits les plus légitimes.
Membre de la confédération nationale des syndicats, le conseil autonome des imams appelle à prendre en charge ses revendications socioprofessionnelles, dont celles liées à la révision du statut particulier et les augmentations de salaire. S’exprimant, hier, dans une chaîne de télévision privée, le représentant de cette formation syndicale, Djamel Ghoul, a estimé que les imams devraient percevoir un salaire de 100 000 da. Selon lui, le salaire de 34 000 DA est dérisoire, bien que l’imam soit classé à la catégorie 13 de la fonction publique. « C’est de la hogra, car les fonctionnaires des autres secteurs qui sont dans la même catégorie ont un salaire beaucoup plus élevé que le nôtre», dira-t-il à ce propos, soulignant qu’outre un diplôme d’études supérieures, l’imam a également un certificat de coran. Dans ce contexte, Djamel Ghoul a affirmé que sa corporation ne cherche pas à s’enrichir mais demande tout simplement l’équité, et revendique un droit légitime qui est celui d’un salaire honorable de pas moins de 100 000 DA.
Ce salaire, poursuit le représentant des imams, doit inclure la prime de danger, la prime de permanence, la prime de la tenue vestimentaire propre à la fonction, et enfin la prime de l’expérience pédagogique. Selon lui, cette augmentation n’aura aucune incidence sur le trésor public puisque le nombre total des employés au niveau national ne dépasserait pas les 25 000. Ghoul a, par ailleurs, évoqué le problème du logement qui préoccupe sa corporation, regrettant que la majorité habiterait dans les sous-sols.

L’agression des imams : «un épisode de souffrance »
Evoquant, dans un autre chapitre, le phénomène de violence que subissent les imams, Djamel Ghoul l’a qualifié d’épisode de souffrance, car en dépit du rôle important que joue la mosquée dans la société, celle-ci n’est pas protégée, déplore-t-il. D’après lui, l’imam est livré à lui-même et dévalorisé notamment par la tutelle. «Il y a une volonté de renier l’existence de notre corporation, ce qui a entrainé des actes de violence contre nous dans différentes wilayas et mosquées du pays », s’alarme cet imam syndicaliste. Cet état de fait est la résultante de l’absence d’encadrement dans les mosquées, a-t-il estimé, en soulignant que le secteur des affaires religieuses a été touché par les restrictions budgétaires imposées par le gouvernement, ce qui a bloqué le processus de recrutement.
Ce blocage, a expliqué Ghoul, ne suit pas la réalité du terrain, puisque une vingtaine de mosquées sont construites chaque année, alors qu’à côté des employés partent à la retraite. Plus grave, prévient-il, l’absence de ressources humaines qualifiées chargées d’encadrer les mosquées ouvre la porte à des intrus qui saisissent l’occasion sous le voile du bénévolat afin de véhiculer des discours extrémistes qui mettent en danger le discours religieux en Algérie et la société en général.
Ania Nait Chalal

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