Accueil ACTUALITÉ TENSION SUR L’OXYGÈNE : L’automédication et le marché parallèle créent la gabegie

TENSION SUR L’OXYGÈNE : L’automédication et le marché parallèle créent la gabegie

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La pandémie a créé une véritable tension sur l’oxygène médial. Et même si les capacités de production sont énormes, c’est la distribution qui est à l’origine de la psychose qui s’est emparée de la population, indiquent des médecins qui sont aux premières lignes de la guerre contre la Covid-19.

Dans sa dernière entrevue médiatique, le président Tebboune a affirmé qu’il y a problème d’organisation dans la chaîne. Le cas d’Oran est révélateur de la crise vécue, dernièrement par les hôpitaux. La wilaya compte plusieurs unités, aussi bien publique que privée,  de production d’oxygène.  Dès l’apparition des premiers cas de malades, lors de la dernière vague, la demande a explosé. Les structures médicales ont connu des situations dramatiques largement relayées et manipulées sur les réseaux sociaux. À l’origine de cette crise figure la configuration des structures sanitaires. Des cliniques et des hôpitaux ont été réalisées sans tenir compte des moyens à mettre en œuvre pour assurer la disponibilité de l’oxygène.
On s’est contenté de les doter de centrales de stockage au lieu de leur assurer leur autonomie en  les dotant d’unités de production.  Un établissement, à l’instar de l’EHU du 1er novembre, pourtant censé être à  la pointe de la technologie, se retrouve à la merci des approvisionnements. Il a suffi d’une petite rupture des stocks pour permettre  à la panique de s’installer. « Une structure pareille aurait du être dotée d’une station de production d’oxygène et cela aurait dû être pensé dans les plans de conception », dira un médecin mobilisé sur le front de la lutte contre la maladie.  Pire encore, pour l‘hôpital des 100 lits de Haï Nedjma, ex-Chteibo, récemment inauguré et dédié à la prise en charge des cas Covid-19, il semble qu’un problème d’organisation spatiale soit à l’origine de la crise. Des malades placés sous assistance respiratoire au premier étage ont manqué d’oxygène pour la simple raison que le volume disponible ne pouvait couvrir que les besoins des malades accueillis au niveau du rez-de-chaussée. Cela a créé une véritable panique chez les familles de plusieurs malades et provoqué des situations déplorables vécues pour le personnel de cette structure.

L’automédication, une tare…
Plusieurs malades atteints de Covid-19, ont préféré sur les conseils de leur médecin traitant, se prendre en charge chez eux. Cette façon de procéder a certes permis d’alléger la tension sur les structures sanitaires publiques mais créé une tension sur l’oxygène devenu un produit recherché par un grand nombre de familles. La demande a explosé et permis au marché parallèle d’entrer en scène. Des citoyens ont constitué des dossiers médicaux pour aller quérir des bonbonnes d’oxygène chez les unités de production ou de remplissage. Récemment, à Hassi Bounif, le siège de la mairie a été pris d’assaut par des citoyens venus quérir des documents administratifs exigés pour la constitution du dossier d’achat ou de remplissage de bouteille d’oxygène.  Munis de ce dossier, plusieurs citoyens ont pris d’assaut les usines de production; ce qui s’est répercuté sur l’offre à mobiliser pour les besoins des hôpitaux. « Des citoyens qui ont ressenti les symptômes de la maladie n’ont pas hésité à se ruer vers les unités de remplissage de bouteilles pour être parés en cas de détresse respiratoire. Un agent de l‘unité Linde Gas dira, pour sa part, que le personnel de  cette entreprise vit un véritable état d’alerte. Il m’est arrivé de rentrer chez-moi après les heures de travail et d’être appelé en urgence pour satisfaire une commande.  C’est un véritable état de guerre que nous vivons à cause de la demande qui a explosé par la faute de certains individus qui ont mis en branle une véritable spéculation qui a pris en otage le marché », dira notre interlocuteur. Pour lui, l’automédication a favorisé l’apparition d’un véritable marché  qui a créé une tension aussi bien sur les médicaments prescrits pour les malades atteints de Covd-19,  mais aussi sur les concentrateurs d’oxygène et les bouteilles.

La désinformation, l’autre ennemi
Il y a quelques jours, les réseaux sociaux se sont enflammés pour dénoncer une grève du personnel d’une unité de production d’oxygène à Hassi Ameur. Après vérification, il s’est avéré que cette unité fonctionnait à plein régime et que sa direction,  pour faire face à l’afflux des revendeurs ; et autres spéculateurs, avait mis en place un système d’accueil plus rigoureux. La situation ainsi créée, et qui réduisit la marge de manœuvre des  spéculateurs, a été attaquée via tout un tissu de mensonges pour provoquer une situation d’émeutes parmi les citoyens venus quérir une bouteille. Les réseaux sociaux sont devenus un véritable marché grand ouvert pour les revendeurs de bouteilles et de concentrateurs d’oxygène.  Et si certaines pages offrent l’aide aux patients, d’autres font la promotion de revendeurs, ce qui est contraire à la morale et aux standards d’éthique des réseaux sociaux. Pire encore certains numéros de téléphone relayés sur les réseaux sociaux ne répondent même pas, ce qui renseigne sur le désordre créé par les parasites du marché parallèle qui ont voulu profiter de cette crise pour spéculer et augmenter leurs gains.
Slimane B.

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