Après deux mois et demi d’inactivité à cause des mesures de confinement, les chauffeurs de taxi de la wilaya d’Alger refusent de reprendre le service et refusent encore de se conformer aux règles sanitaires imposées par les autorités. Contrairement aux taxieurs des autres wilayas, ceux exerçant dans la capitale profitent de la situation actuelle pour exposer une série de revendications liées au métier.
En effet, alors que la situation sanitaire actuelle demande des concessions de la part de tout un chacun, afin de la dépasser tout en respectant les directives et les mesures barrières imposées par les autorités en mettant en priorité la santé publique avant toute chose, une minorité de chauffeurs de taxi à Alger impactés par la pandémie du Covid-19 comme le reste des citoyens et des travailleurs dans tous les domaines économique et commercial ont refusé de reprendre leur activité, rejetant radicalement les mesures de protection sanitaire décidées par le gouvernement, en les qualifiant de «contraignantes ». D’ailleurs faut le relever, les taxieurs ne sont pas la seule victime sociale du coronavirus, pour se plaindre de la « charge » de ces mesures qui visent à se protéger et de-là à protéger la santé d’autrui, c’est-à-dire le client. En revanche, il est clair que rester près de trois mois au chômage n’est pas facile, sauf qu’entrer dans une grève en cette conjoncture parait « égoïste » de leur part, surtout en revendiquant «l’augmentation des tarifs » justifiant leur décision par les frais qu’ils subissent. « Environ 200 000 DA de frais se sont accumulées sur le dos des taxieurs citant entre autres les frais de cotisation à la CASNOS, le payement des impôts, le contrôle technique du véhicule etc.», a déclaré récemment au Courrier d’Algérie, un membre de la coordination des taxieurs de la wilaya d’Alger. Mais cela ne justifie pas leur action de protestation, notamment celle de refuser d’appliquer les mesures de prévention contre la propagation du Covid-19, au moment où on trouve que tous les travailleurs et citoyens les respectent. Concernant les revendications soulevées par ces derniers pour « protéger » comme ils disent l’activité de transport par taxi, « l’importance des incitations fiscales pour tous les chauffeurs de taxi dont le nombre est de 200.000 à travers le pays et appelé à l’attribution de prêts bancaires sans intérêt, au rééchelonnement de leurs dettes envers les banques, ainsi qu’à l’accélération des opérations de solidarité avec les familles des chauffeurs de taxi et la levée des pénalités applicables aux propriétaires de véhicules mis en fourrière ». Il convient de souligner que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé d’accompagner certains métiers et activités commerciales y compris les taxis, en annonçant une exonération partielle des impôts. D’un autre côté le chef de l’état a affirmé à maintes reprises que la santé publique est une priorité absolue avant toute chose, que ça soit économique ou autre ; dans ce cadre Tebboune a ordonné l’application et le respect ferme et totale de toutes les mesures de prévention contre la propagation du virus.
Pour rappel le gouvernement a décidé, dans ce sillage, la reprise de certaines activités de transports urbains par taxi individuel dans le cadre de la deuxième phase de déconfinement, sous réserve, toutefois, du respect de certaines règles de prévention. Il s’agit notamment, de l’obligation du port du masque de protection pour le chauffeur et pour le client, la mise à disposition d’une solution hydroalcoolique pour les clients, la limitation du nombre de clients à un seul au maximum, sauf dans le cas de personne accompagnée. Aussi, le client doit se placer du côté droit de la banquette arrière du Taxi, doter les sièges de housses ou de films en plastique facilitant les opérations de désinfection, soumettre le taxi à une opération régulière de nettoyage et de désinfection, et enfin le nettoyage systématique des accoudoirs, des poignées de portes et des repose-têtes avec un produit désinfectant.
Deuxième jour de rassemblement
Quelques chauffeurs de taxi ont poursuivi, hier, leur mouvement de protestation à la gare routière du Caroubier d’Alger, refusant d’appliquer les mesures de prévention contre le Covid-19 comme préalable à la reprise de leur activité. Les taxieurs ont profité de cette conjoncture de crise pour revendiquer des augmentions des tarifs en se basant, d’un côté, sur la hausse des prix des carburants.
Sarah Oubraham