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Syrie : Palmyre, cette mémoire que Daech veut détruire

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La perle du désert syrien, tombée jeudi aux mains des djihadistes de l’État islamique et réputée pour ses colonnades torsadées romaines, ses temples et ses tours funéraires, pourrait disparaître. C’était un must des amoureux des vieilles pierres, où certains partaient même en voyage de noces. Mais Palmyre, située à 210 km au nord-est de Damas, «perle du désert» en Syrie inscrite par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité, pourrait disparaître. Sous le contrôle total, depuis jeudi, des djihadistes de l’État islamique (aussi appelé Daech), ceux-ci pourraient détruisent ses vestiges archéologiques comme ils l’ont fait déjà en Irak, en Libye, en Afghanistan, au Mali. Jusqu’au dernier moment, Irina Bokova, la directrice générale de l’Unesco, aura lancé son cri d’alarme pour sauver la cité antique.
«Je réitère mon appel en faveur d’un arrêt immédiat des hostilités sur le site», déclarait-elle mercredi, implorant «la communauté internationale de faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger la population civile concernée et sauvegarder ce patrimoine culturel unique». Désormais, elle dit que «toute destruction de Palmyre serait une énorme perte pour l’humanité».

Une centaine de statues en lieu sûr
Ce sont les Romains qui lui ont donné ce nom, Palmyre (la Palmeraie). Mais avant eux, l’oasis s’appelait Tadmor. Pline l’ancien l’a décrite comme une «petite cité située au milieu d’une oasis, entre les deux grands empires, celui des Parthes et celui des Romains, qui tous deux la sollicitent, dès que renaissent leurs conflits». «Ce fut une ville très puissante sur le parcours des Caravanes reliant l’Asie à l’Empire romain. Un des plus grands sites urbains du Proche-Orient, avec une architecture, des sanctuaires, des temples et des tombes uniques dans leur état de conservation. Le Louvre en possède des reliefs funéraires», note Gilles Sauron, professeur d’archéologie romaine. Une centaine de statues du musée et du site de Palmyre auraient été mises en lieu sûr.
«La crainte reste pour les grands monuments comme les tombes et les temples», s’inquiète Mamoun Abdelkarim, directeur général des antiquités et des musées de Syrie. Basma Kodmani s’attend, elle, à voir «des actes de destruction spectaculaires sur les temples». «La barbarie est des deux côtés, tient à souligner l’ancien membre du Conseil national Syrien et directrice de l’initiative arabe de réforme. Le patrimoine syrien n’a jamais été protégé en raison d’un régime qui s’en moque. Il a organisé lui-même le commerce de ses trésors dont il connaît la valeur. Et Daech est une monstruosité».

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