Rien ne va plus au sein du secteur de la Finance. Le recours au mouvement de grève cyclique par le personnel adhérent se précise de plus en plus. «Nous travaillons dans la finance, mais nos poches sont toujours vides.
Nous demeurons l’unique secteur qui n’a pas encore entamé un dialogue avec le ministère de tutelle en vue d’améliorer nos conditions socioprofessionnelles. Cette situation dure depuis plus de 40 ans», a résumé, hier, Benelnili El Ayachi, secrétaire national chargé de la formation syndicale au sein de la Fédération nationale des praticiens du secteur des Finances (FNPSF), affiliée au SNAPAP. Dans une rencontre avec la presse, tenue hier au siège de ce syndicat, son conseil national a réaffirmé son attachement et sa détermination à continuer dans la voix de la revendication de «ses droits légitimes» et n’exclut pas d’aller au-delà en organisant une grande manifestation nationale des personnels des Finances.
Le conseil national du SNAPAP se dit «choqué et outré» après les récents propos du secrétaire général du ministère des Finances qui a déclaré : «ce n’est pas à n’importe qui de venir chez nous pour nous exiger des revendications ». Des déclarations que les partisans de ce syndicat ont considérées comme une remise en cause de leur «nationalisme et patriotisme». «Nous ne sommes pas des mercenaires ou des n’importe qui. Nous sommes des cadres honnêtes de ce pays et des fils de chouhada», a affirmé Benelnili El Ayachi, en réponse sur ce qu’il a qualifié de
« violence verbale » de la part du responsable ministériel. Le Conseil national du SNAPAP lui reproche de verser dans des «manœuvres malsaines» visant à impliquer leurs syndicats dans des conflits d’intérêt qui ne sont pas les siens, ont-ils dénoncé. En effet, les cadre de la FNPSF ont expliqué qu’au moment où ils s’apprêtent à entamer des négociations avec le ministère qui les a invités à une table de négociations, au lendemain de la grève de cinq jours qu’il ont déclenchée en décembre dernier et après l’action de protestation devant le siège du ministère, rien de tel n’a eu lieu à ce jour. Pour les membres de la FNPSF, le départ de l’ancien ministre et les « agissements » du SG du ministère, ont remis les choses au point de départ, tout en accusant ce dernier de pratiquer la politique de «la fuite en avant » dans le traitement de leurs revendications après avoir promis d’entamer des négociations.
Pour sa part, Boulifa Mohammed, président de la Fédération nationale des praticiens du secteur des Finances (FNPSF), il a tout aussi dénoncé «les menaces» du ministère envers les travailleurs qui ont suivi le mot d’ordre de grève, par des ponctions sur salaires qu’il qualifie d’«abusives». Les membres de la FNPSF disent comprendre que le SG voulait à travers ses déclarations fermer les portes du dialogue, mais ils ne comptent pas se laisser faire. Face à tous les griefs retenus à l’encontre des grévistes, la FNPSF menace de recourir aux actions de protestations, à mener au niveau de toutes les antennes régionales d’impôts et directions locales des Finances, appelant ainsi le ministère de tutelle de prendre toutes ses responsabilités quant aux probables conséquences qui en découleraient. La FNPSF a promis même d’organiser un «énorme sit-in de protestation que le secteur n’a pas vu se produire et cela avec l’implication des autres 22 filiales de SNAPAP. La FNPSF s’est dit ne pas vouloir prendre cette voie, soucieuse de la gravité de la situation, vu qu’une grève dans ce secteur très sensible « paralyserait tout le pays ».
En outre, la FNPSF dit pour cette fois-ci, qu’elle n’acceptera de dialogue qu’avec le ministre des Finances, Hadji baba-Ami, et avec des PV signés comme attestation de bonne foi. Pour rappel, parmi les revendications du FNPSF, figurent l’ouverture immédiate d’un dialogue et la reconnaissance du SNAPAP comme partenaire social de ministère de tutelle et aussi réviser le code régissant le personnel du secteur des Finances.
Hamid Mecheri