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SURPLUS DE LA RÉCOLTE EN POMME DE TERRE : Stockage « gratuit » pour les producteurs

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C’est en un quart de tour que le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a réagi à la récente protestation des producteurs de la pomme de terre qui, menacés par le surplus de production et la baisse brutale des prix, ont perturbé le trafic routier sur l’autoroute Est-Ouest à hauteur de la localité de « Sonda », dans la wilaya de Bouira.

Et la mesure la plus concrète et la plus applicable sans trop de délais, qui a été prise, est d’offrir aux agriculteurs la possibilité de stocker gratuitement leurs récoltes au niveau des chambres froides disponibles. « En plus de l’activation du SYRPALAC (système de régulation des produits agricoles de large consommation), le ministère de l’Agriculture, après concertation avec les différents acteurs de la filière, a pris un certain nombre de résolutions, dont la gratuité du stockage », dira, en effet, le Secrétaire général du même ministère, Hamid Hamdani, qui a présidé hier une rencontre au niveau de la Chambre nationale de l’agriculture au Palais des expositions. Lui emboîtant le pas, le directeur de la Régulation et du développement de la production agricole auprès du ministère, M. Mohamed Kharroubi, faisant état de « quelques 20 000 tonnes déjà stockés depuis le début de l’opération », parlera d’autres mesures à même de redresser la situation. Il s’agit, entre autres, d’associer pleinement AGROLG (Groupe agro-logistique) dans l’opération de l’absorption du surplus de la production qui, pour la saison en cours, dépasse – chiffre du président du Conseil interprofessionnels de la filière pomme de terre, M. Ghedemani Ahcen – les 20% de la demande nationale. « 15 à 20 transformateurs seront également réactivés pour participer à cette absorption », fera encore savoir M. Kharroubi.
Toutefois, le stockage qui fait les choux gras de la presse nationale n’est qu’une solution provisoire, s’accordent à dire les présents à la rencontre. D’ailleurs, les chiffres avancés par le directeur de la Régulation et du développement de la production agricole le confirment très bien : « Aujourd’hui, dira-t-il, nous avons quelques 140 000 hectares consacrés à la culture de la pomme de terre et la production nationale tourne autour de 5 millions de tonnes quand, en 2004, elle n’était que de l’ordre de 1 500 000 tonnes ». Ce saut quantitatif a été rendu possible, selon l’intervenant, par un soutien sans faille aux agriculteurs : subventions, construction de chambres froides, disponibilité de semences, mécanisation, formation…

Cap sur le long terme
Et qu’en est-il de la capacité de stockage ? Autant dire insignifiante comparativement à la production : « entre 50 000 et 70 000 tonnes », dira M. Kharroubi qui fera savoir que cette opération, pour la saison en cours, a atteint un taux de 20%. « La solution est dans la transformation et l’exportation », finit-il par conclure. C’est d’ailleurs ce qu’a plaidé le SG du ministère de l’Agriculture, quelques minutes, avant lui. « Il faut que la vision de tous les partenaires s’élargisse  et que la filière de la pomme de terre se structure davantage en allant vers la maîtrise de certains nombre de segments », dira ce dernier, en insistant sur « la transformation », « l’exportation », ainsi qu’« une meilleure organisation ». Et d’ajouter : « On ne peut pas continuer à gérer des situations. Nous devons penser à des solutions à long terme. Des résolutions ont été prises au ministère de l’Agriculture pour travailler en étroite collaboration avec le ministère du Commerce et celui de l’Industrie ».
Sauf que pour le volet exportation qui peut concerner aussi bien le produit brut que les produits dérivés, la tâche n’est pas aussi aisée qu’on a tendance à le croire. De l’avis des spécialistes, pour qu’une telle activité puisse s’inscrire dans la durée, il faudrait, non seulement des circuits bien huilés (des entreprises avec un savoir-faire certifié, des réseaux de transport, un allégement des procédures…), mais aussi une production en quantité et en qualité satisfaisantes. Et le plus important, insiste les spécialistes, reste une production régulière. Or, nous savons, entre autres, que l’une des causes de ce surplus de production, qui a fait réagir producteurs et responsables du secteur, est que la pomme de terre d’El-Oued, à cause des aléas climatiques, a mûri plus tôt que d’habitude ce qui a fait que le marché soit inondé.
Hamid F.

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