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SUITE À L’INTERMINABLE SÉRIE D’AFFAIRES DE CORRUPTION IMPLIQUANT LE MAKHZEN À L’INTÉRIEUR ET À L’EXTÉRIEUR DU PAYS : Indignation au sein du Parlement marocain

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Alors que les manifestations de la population marocaine contre la vie chère, les arrestations des politiques, les atteintes aux droits de l’Homme, les hausses des prix ou encore pour dénoncer les inégalités sociales en général, sont devenues quasi-quotidiennes en raison d’une situation intenable sur tous les plans, voilà que les élus du peuple au Parlement marocain s’en mêlent et montent au créneau pour s’en prendre aux dirigeants politiques de leur pays accusés de faire de la corruption leur terrain de prédilection.

En effet, la parlementaire de la Fédération de gauche marocaine, une alliance politique de deux partis, Fatima El-Tamni, a mis en garde, dimanche, contre l’accumulation de dossiers de corruption, un phénomène qui touche différents secteurs d’activité au royaume, appelant à mettre fin à l’impunité dont jouissent les dirigeants marocains. Selon la députée Fatima El-Tamni, « de nouveaux dossiers de corruption s’ajoutent à d’autres déjà accumulés depuis des années, et font état de soupçons d’exploitation des deniers publics et d’en disposer sans droit et sans respecter les procédures judiciaires connues ».
Dans une question adressée au Premier ministre, Aziz Akhannouch, la parlementaire marocaine, a fait état d’une « corruption » devenue endémique dans tous les secteurs et domaines. Elle estime que les mécanismes de contrôle existants, peinent à mettre fin au gaspillage, au détournement et aux dispositions illégales de fonds publics. « Pourquoi, malgré la disponibilité d’un système juridique pour protéger les fonds publics en tant qu’épine dorsale de la vie économique et du développement, la main des corrompus s’y étend-elle toujours? », s’est-elle interrogée avant d’appeler à « prendre des mesures pratiques pour motiver un groupe d’institutions concernées (…), à assumer leurs responsabilités pour freiner le pillage de l’argent public.
La condamnation par les députés marocains de la corruption au niveau local intervient alors que le scandale des eurodéputés, corrompus par le Maroc pour influer les décisions du Parlement européen, continue de livrer ses secrets. Aujourd’hui on en sait un peu plus sur cette affaire scandaleuse qui ne cesse de défrayer la chronique depuis plusieurs semaines déjà. En effet, le journal allemand Der Spiegel a rapporté de nouveaux éléments concernant cette honteuse affaire impliquant le Makhzen, en mettant en évidence des accointances entre le chef des renseignements du Makhzen et des eurodéputés corrompus, affirmant que le scandale s’étendrait aux plus hauts niveaux de l’État marocain.

Marocgate, le summum de la corruption
Se basant sur plus de 1 300 documents internes permettant la reconstitution détaillée de l’enquête, le journal allemand a précisé que « les enquêteurs (belges) ont recueilli encore plus de preuves indiquant que le réseau de l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri travaillait apparemment secrètement pour influencer les institutions de l’Union européenne (UE), en particulier le Parlement européen, au profit du Maroc ».
À se fier à la même source, c’est le chef des services de renseignement marocains (Direction générale des études et de la documentation, DGED), Yassine Mansouri, qui est directement impliqué dans cette affaire. Selon les preuves recueillies par les enquêteurs belges, rapporte le journal, le responsable marocain a « rencontré l’eurodéputé Andrea Cozzolino, qui ferait également partie du réseau de Panzeri, et peut-être Panzeri lui-même ».
L’article co-signé par cinq journalistes du quotidien allemand, révèlent que « Mansouri était l’un des enfants triés sur le volet choisis pour fréquenter le Collège royal avec l’actuel roi Mohammed VI ».
Sur ce fameux Collège royal, les rédacteurs de l’article, font savoir qu’il s’agit d’une école du Palais royal qui n’ouvre une nouvelle classe que lorsque l’enfant d’un roi atteint l’âge scolaire ». Ainsi, explique la source, le prince (héritier) et Mansouri ont étudié ensemble le droit. L’héritier devenu Roi, fait appelle alors à Mansouri pour le mettre à la tête du service de renseignement étranger du pays. L’autre personnalité marocaine figurant dans les dossiers des enquêteurs belges, n’est autre que l’ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun, qui dispose de relations à Bruxelles et Paris. Ce personnage a été déjà cité tout au début de l’enquête, rappelle-t-on. Pour les enquêteurs belges, cet ambassadeur dirigeait les activités du groupe Panzeri sur le terrain, à se fier à la même source, qui rappelle la photo postée en 2014, par Atmoun sur Facebook le montrant avec son « cher ami » Panzeri.

L’UE va sévir contre les auteurs
Dans le procès-verbal de l’interrogatoire du 10 décembre, l’assistant parlementaire Francesco Giorgi, lui aussi impliqué dans le « Marocgate » avait révélé que le diplomate marocain apportait fréquemment de l’argent au cours de ses déplacements à Paris via Bruxelles. Les personnes impliquées étaient « pleinement conscientes que leurs actions sont illégales, ce qui explique leur utilisation de mots de passe », écrit Der Spiegel, estimant que « Le fait que le gouvernement de Rabat était apparemment prêt à user de sournoiserie pour défendre ses intérêts à Bruxelles n’est pas sans raison.
Le journal a rappelé, par ailleurs, que le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait indiqué lors de son récent voyage à Rabat que le Maroc était le plus grand bénéficiaire des fonds de coopération de l’UE dans la région – avec un total prévu de 1,6 milliard d’euros de 2021 à 2027. Voulait-il dire que cela est le fruit des influences marocaines via des pots de vin ?
Quant aux conséquences de ces accusations, si jamais elles se confirment au terme de l’enquête, le journal qui cite un responsable de l’UE, affirme que des sanctions pouvant aller à des mesures restrictives au niveau diplomatique et de la coopération entre les services secrets, à des sanctions contre des individus spécifiques pourraient être engagées.
Brahim Oubellil

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