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Suite à l’échec du dialogue avec la tutelle ministréielle : Les résidents s’en remettent officiellement à Bouteflika

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Devant le durcissement du mouvement de contestation des médecins résidents, en grève depuis près de six mois, et en l’absence de dialogue avec la tutelle et d’une issue susceptible de constituer une réponse à leurs revendications, le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) s’en est remis au président de la République.

Un ultime recours, considèrent-il, et une autorité incontestable habilitée à prendre des décisions pour trancher sur les doléances portées jusque là au ministère de la tutelle. Au cours d’une conférence de presse, animée au siège du Snpsp à Alger, les délégués nationaux du Camra ont tenu à rappeler leur plateforme de revendications tout en tenant à préciser que « le durcissement de leur mouvement de contestation, à travers le boycott des gardes, est intervenu après l’échec des négociations avec la tutelle ». « Nous allons dès les prochains jours adresser une lettre au président de la République. Nos appels aux autorités publiques n’ayant pas eu d’écho, nous nous tournons vers le chef de l’État pour lui exprimer nos revendications », affirment les membres du Camra qui déplorent l’enlisement de ce conflit, qui prend en otage les patients. D’autre part, au moment ou le mouvement de contestation des médecins résidents est passé, la semaine dernière, à la vitesse supérieure, après que ces derniers aient choisi de boycotter les gardes comme moyen de pression sur la tutelle, le Camra explique une décision « dure » à prendre, mais « nécessaire » au regard de échecs des négociations avec le ministère de la Santé et celui de l’Enseignement supérieur.
Tout en dénonçant les « tentatives de déstabilisation  et les campagnes médiatiques diffamatoires  menées par la tutelle », le Camra a tenu à apporter un démenti quant aux informations faisant état d’un «essoufflement du mouvement» en donnant les taux de suivi de la grève et d’arrêt des gardes dans différentes wilayas. « À Alger, le taux de suivi de la grève est de plus de 94% et le taux d’arrêt des gardes est de plus de 90%. À Tizi-Ouzou, le taux dépasse les 99% et c’est le plus haut au niveau national. À Sétif, 85% des résidents sont en grève et à Constantine, ce taux est de 98% », a déclaré le Dr Mohamed Taileb, membre du bureau national du Camra, avant d’affirmer que la moyenne nationale est de l’ordre de 92%.

« Nos revendications sont les mêmes depuis le début du mouvement »
Au sujet des accusations de la tutelle, qui avait affirmé que les résidents formulent à chaque réunion de nouvelles revendications, le Dr Afiri Zahira a souligné que « la plate- forme des revendications est restée inchangée depuis le mois de novembre 2017 ». «  On nous accuse aussi de formuler de nouvelles revendications, et d’avoir refusé l’invitation de la tutelle le 28 avril dernier, or qu’aucune invitation officielle nous nous a été transmise  », a expliqué pour sa part le Dr Taïleb , qui affirme que le « Camra voulait simplement formaliser la réunion, étant donné que la tutelle s’est contentée d’appeler quelques membres du bureau national  ». « Le blocage des négociations qui sont au point mort depuis des semaines n’est pas du ressort du Camra » regrette l’intervenant.

« On est prêts à donner des signes de bonne volonté »
Malgré cette situation de « blocage », le Camra se dit prêt à donner des signes de bonne volonté. « Dés le début de la grève nous avons fait preuve d’une grande maturité », a indiqué le Dr Meriem Hadjab qui précise que « les médecins résidents sont toujours prêt à donner des signes de bonne volonté malgré le choix de poursuivre la grève et le boycott des gardes ». « Certes, les revendications concernant le service civil n’ont connu que peu d’avancées mais malgré cela nous restons ouverts à toute offre de la tutelle », a précisé le Dr Hadjab qui a regretté que le caractère obligatoire du service civile « soit de nouveau consacré par la nouvelle loi de Santé ». Pour ce qui est d’un éventuel conflit avec les autres corps médicaux, les membres du Camra ont démenti l’existence d’un conflit avec les professeurs chefs de service, maîtres assistants, assistants et généralistes travaillant dans les hôpitaux, après que ces derniers ont été réquisitionnés pour assurer les gardes. Néanmoins ils appellent ces derniers à soutenir le mouvement. L’arrêt total des activités hospitalières et pédagogiques par les résidents a créé une situation « qui ressemble à une démission collective », selon le Dr Hadibi Abdelmoumen qui a expliqué qu’il ne restait plus qu’à formaliser cette démission par la base.
Pour ce qui est du statut particulier, les résidents estiment que la grève et l’arrêt des gardes a mis à nu l’ambigüité de ce statut.
Lamia Boufassa

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