Le Syndicat national autonome des travailleurs d’électricité et du gaz (Snategs) menace d’organiser à partir de cette semaine des actions de contestations à travers tout le territoire national pour dénoncer l’atteinte à l’activité syndicale. Outre des marches au niveau des wilayas, le Snategs n’écarte, notamment, pas l’option d’une grève générale, pouvant, selon son président, Raouf Mellal, paralyser le groupe Sonelgaz.
Les actions de contestation gagnent désormais de plus en plus de terrain. Après les travailleurs de la Fonction publique regroupés en une intersyndicale, les étudiants en pharmacie et chirurgie dentaire, suivis par les enseignants de la faculté d’Alger III, c’est au tour des travailleurs de Sonelgaz de monter au créneau. Dans un communiqué rendu public hier le Snategs menace, en effet, de sortir dans la rue pour crier « non contre la violation du droit syndical » mais aussi pour exprimer son indignation contre des décisions « arbitraires » prises à l’encontre des syndicalistes par le président-directeur général du groupe Sonelgaz, Mustapha Guitouni. Dans le communiqué, paru à notre rédaction, le Snategs informe que la contestation a déjà commencé à travers l’organisation jeudi dernier d’un rassemblement « pacifique » devant le siège du groupe à Alger.
Les leaders du Snategs sont venus des 48 wilayas du pays même de l’extrême sud pour appeler au respect des libertés syndicales mais aussi pour la levée des pressions sur les travailleurs confrontés à des campagnes « atroces » perpétrées par l’administration en concomitance avec l’UGTA, peut-on lire dans le document. Selon le Snategs, le P-DG de Sonelgaz, Mustapha Guitouni, aurait donné des instructions aux directeurs des agences pour traduire les délégués et les syndicalistes en conseils de discipline.
Les directeurs qui n’appliquent pas ces instructions seront mutés au Sud ou pire menacés de licenciement, ajoute-t-on. À cet effet, le président du Snategs qui dénonce ces agissements affirme que le syndicat est enregistré et agrée selon les lois de la République sous le chiffre 101 du ministère du Travail de l’Emploi et de la Sécurité sociale. Mellal Raouf souligne également que le Snategs est un syndicat représentatif avec 35000 adhérents au niveau national.
Par ailleurs, tout en dénonçant la répression des contestataires dispersés de force jeudi par la police, Mellal a exprimé sa solidarité avec les travailleurs des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaia, Bouira, Blida et Alger accusés par le groupe de « financer le terrorisme».
Il a appelé, à ce titre, à l’ouverture d’une enquête pour comprendre les dessous de cette campagne acharnée qui prend des proportions dangereuses et alarmantes et qui est notamment devenue une source de provocation chez les travailleurs prêts à entamer une grève générale et d’organiser des marches dans tout le pays. Le Snategs qui souligne que toutes les dispositions ont été prises pour entamer ces actions de contestations, affirme que les dates de leur tenue seront annoncées au courant de cette semaine.
Ania Nait Chalal-Nait Baha