Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Mohammed Hadj Djilani, a pris la parole hier devant le panel des militants et intervenants lors de la célébration, au siège de son parti, de la Journée internationale des droits de l’Homme, pour appeler les Algériens à la résistance aux atteintes des droits de l’Homme.
Le premier responsable du FFS a fustigé le pouvoir en lui portant l’entière responsabilité sur les atteintes des droits humains et le piétinement des conventions humanitaires internationales qu’il a pourtant ratifiées, dans un discours d’ouverture de la journée à l’occasion du 70ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme. L’année 2018 est «l’année de toutes les répressions», a-t-il lancé à la tribune lors d’une table ronde de débats sur le thème : «réalités des droits de l’homme en Algérie» à laquelle des responsables de partis, des avocats, des défenseurs et organisations de défense des droits de l’Homme ont pris part. Aucune frange de la société n’a été épargnée par cette répression systématique de toute voix discordante, a martelé le premier secrétaire du parti, pointant du doigt «le grand écart» entre «le discours officiel qui présente l’Algérie comme un havre des libertés et la réalité amère et cruelle que vivent les Algériens». Par exemple, Hadj Djilani a cité les divers rassemblements et manifestations interdits, les mouvements de grèves déclarées illégales par la justice, les restrictions sur le droit d’expression libre et également les activistes et militants syndicalistes emprisonnés. Le premier secrétaire du FFS a également cité les militants de son parti emprisonnés. «Nous pensons notamment à nos camarades de Laghouat et de Ghardaïa, El Hachemi Litim et Mohamed Baba Nadjar. Nous demandons leur libération immédiate», a affirmé Hadj Djilani, estimant aussi que l’année en cours a vu «beaucoup de gens poursuivis en justice pour avoir exprimé des opinions ou pris position contre le pouvoir». Fustigeant toujours le pouvoir, Hadj Djilani a estimé que la situation des droits de l’Homme en Algérie est «prise en otage» par «un système politique qui refuse tout dialogue et consensus en vue de sortir de la crise», car, poursuit-il, «la crise est d’abord politique et on ne peut évoquer la promotion des droits de l’Homme sans une démocratie».
Il a rappelé ainsi que «la démocratie est le seul garant d’un État de droit et libertés et le principe de séparation des pouvoirs» afin que «la Justice assume pleinement son rôle de protections des droits et libertés au lieu d’être utilisée comme un outil de répression». S’agissant de l’élection présidentielle, le responsable du FFS a relevé que «c’est le conseil national du parti qui aura à trancher sur cette question», précisant cependant que «le climat politique ne nous laisse pas parler de la présidentielle, mais plutôt des combats politiques sur le terrain notamment des associations dont le FFS partage les luttes».
Hamid Mecheri