à nouveau, le Conseil de sécurité a exprimé « un soutien sans réserve » à l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental Horst Köhler et se déclare disposé à lui apporter l’appui nécessaire pour accomplir son mandat.
« Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur soutien sans réserve à l’envoyé personnel pour le Sahara occidental, l’ancien président de la République fédérale d’Allemagne, Horst Köhler », souligne le Conseil de sécurité dans une déclaration publiée par son président pour le mois de janvier, le dominicain José Singer Weisinger. « Les membres du Conseil se sont félicités de l’exposé de l’envoyé personnel du SG de l’ONU et sont prêts à continuer de soutenir ce dernier dans l’exercice de son mandat », relève le Conseil dans cette déclaration. Conformément à la résolution 2440 (2018), les membres du Conseil ont « accueilli favorablement » la participation des deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc aux négociations préliminaires de la table ronde initiale tenue, décembre dernier, à Genève, rencontre à laquelle ont été conviés par Köhler, les pays voisins: l’Algérie et la Mauritanie. Les 15 membres ont « pris note de leur volonté de participer à une deuxième table ronde au premier trimestre 2019 », et ont exprimé « leur appui à leur collaboration constante et constructive avec l’Envoyé personnel ». La déclaration du Conseil de sécurité intervient deux jours après le briefing de l’ancien président allemand sur la situation au Sahara occidental. L’instance suprême des Nations unies devait rendre publique une déclaration à la presse à l’issue de sa réunion de mardi, avaient prévu des sources onusiennes proches du Conseil de sécurité.
Lors de cette réunion, tenue à huis clos, le médiateur de l’ONU a informé le Conseil de sécurité de son intention de se réunir à nouveau avec les différentes parties en février en vue de préparer une deuxième table ronde en mars prochain. L’objectif de ces consultations est de ficeler l’agenda de la nouvelle rencontre, selon des sources proches du dossier. Le Front Polisario a évoqué, dans un communiqué diffusé à New York, « une réelle fenêtre d’opportunité » pour le règlement du conflit du Sahara occidental, appelant le Conseil de sécurité à « agir dans l’intérêt du processus de paix ». Le Front Polisario a souligné que la première série de pourparlers de paix tenues à Genève a clairement montré que le statut quo était « insoutenable et constituait un obstacle à la paix ». C’est à ce titre que la partie sahraouie a exhorté le Conseil de sécurité à « mettre à profit la dynamique actuelle en prenant des mesures concrètes pour garantir le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, tel que prévu par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale ».
« Si ce processus doit aboutir, il est essentiel que les membres du Conseil agissent dans l’intérêt de la paix et du droit international en prenant des mesures qui maximiseront les chances de parvenir à une solution négociée entre le Front Polisario et le Maroc », a relevé la partie sahraouie. Pour progresser dans le processus de paix, le Conseil de sécurité doit soutenir une série de mesures de confiance comprenant la libération, par le Maroc, des détenus sahraouis, l’accès des observateurs des droits de l’homme aux territoires occupés, et la cessation des violations du cessez-le-feu et du pillage illégal des ressources naturelles du Sahara occidental, a affirmé le Front Polisario.
M. Bendib
La commission de l’UE cautionne un pillage et un hold-up
Mohamed Sidati , ministre délégué sahraoui pour l’Europe, a estimé que « l’odieuse campagne » orchestrée par la Commission européenne pour faire passer l’accord commercial de libre-échange avec l’occupant marocain, incluant illégalement le Sahara occidental occupé, n’était rien d’autre que « le cautionnement d’un crime de pillage et d’un hold-up au sens propre du terme », contre un état membre de l’Union africaine (UA).
Le vote de la Commission européenne « est un acte d’agression contre un État membre de l’UA et de pillage des ressources du peuple sahraoui », relevant la grande contradiction au sein d’un ensemble de pays européens, qui ont participé, la semaine écoulée à Bruxelles, aux côtés de la République sahraouie, à la dernière réunion ministérielle entre l’Union européenne (UE) et l’UA. Il s’est interrogé, à ce propos, sur le fait que la Commission européenne peut-elle valider des accords si fragiles juridiquement, voire en totale contradiction avec la Cour de justice européenne de l’UE (CJUE) ?
Pour Sidati, cette insistance de la part de la Commission européenne constitue « un défi évident aux décisions de la CJUE et au Droit international », ce qui la met, une fois encore, en position de contradiction avec les positions maintes fois exprimées par la responsable des affaires étrangères de l’UE, quant à son soutien aux efforts de l’Envoyé onusien au Sahara occidental, Horst Köhler .et au processus mené par l’ONU, pour parvenir à une solution politique pacifique garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination.
Par ailleurs, le responsable sahraoui a tenu à rendre hommage au peuple sahraoui pour sa détermination à arracher ses droits légitimes garantis par le droit international et sa résilience face à toutes les manœuvres à travers lesquelles la Commission européenne et le Maroc visent à légitimer le pillage de ses ressources naturelles.
Le vote du Parlement européen est intervenu après un long processus de négociations entre l’UE et les autorités marocaines pour contourner la décision de la CJUE et se dérober à l’obligation d’obtenir l’accord du peuple sahraoui, tel que stipulé par les arrêts de cette dernière ».
Le Parlement européen a validé un rapport « partial » approuvant l’accord UE-Maroc élaboré par l’ancienne rapporteur de la commission du commerce international (INTA), Patricia Lalonde, contrainte à la démission en décembre 2014 après avoir fait l’objet d’une enquête, suite à des informations faisant état de son implication avec d’autres députés européens dans une affaire de « conflit d’intérêt et d’infractions au code de conduite au PE », en sa qualité de membre, non déclaré, du Conseil d’administration d’une fondation pro-marocaine EuroMedA. Le vote n’a pas été précédé d’un débat général au Parlement, et ce suite au rejet de la demande introduite par le groupe des Verts et l’Alliance des libéraux pour l’inscription d’un débat préalable au vote à l’ordre du jour de la séance plénière tenue le 14 janvier 2019.
M. B.