Annoncée au terme de l’accord signé, entre Alger et Paris, le 19 décembre 2012, à l’occasion de la visite d’État du président français, François Hollande, à Alger, l’usine de montage de véhicules Renault Algérie, située à Oued-Tlélat, dans la wilaya d’Oran, a dévoilé, hier, la voiture Symbol qui entre sur le marché national d’automobile. C’est par une cérémonie officielle que la sortie de la voiture Symbol de l’usine a été marquée, notamment par la présence du Premier ministre, Abdelmalak Sellal, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et le P-DG du groupe automobile français, Carlos Ghosn. Son prix de vente étant «inférieur» à la voiture de marque Renault importée. La voiture Symbol de l’usine d’Oran figurera sur la liste des produits locaux, concernés par le crédit à la consommation qui sera prochainement lancé. Pour rappel, le projet de cette usine a été conclu entre la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le Fonds national d’investissement (FNI), côté algérien, et la firme Renault, côté français. La partie actionnaire algérienne est majoritaire, pour rappel, dans ce partenariat avec 51% qui a donné naissance à la société mixte Renault Algérie Production (RAP), afin d’assurer la mise en œuvre de cet important investissement. Pour un premier temps, l’usine mettra sur le marché algérien d’automobile 25 000 unités, annuellement, pour atteindre, en seconde phase, le nombre de 75 000 voitures Symbol, d’ici 2019. Inaugurée en grande pompe, hier, par la présence d’officiels algériens et français, l’usine en question s’étale sur une superficie de 151 ha à Oued-Tlélat, dont près de 20 ha sont réservés pour la sous-traitance. Dans sa brève allocution d’inauguration des activités de l’usine, à proximité d’une voiture Symbol, exposée à cette occasion, le Premier ministre a déclaré, qu’il s’agit «d’un exemple du partenariat gagnant-gagnant que nous voulons démultiplier à d’autres domaines». Après avoir rappelé à cette occasion que la feuille de route «tracée par le Président consiste à mettre tous les moyens en disposition pour diversifier l’économie» du pays, le Premier ministre a invité les responsables de l’usine en question «à atteindre 75 000 voitures par an». Sur la démultiplication de ce type de partenariat à d’autres domaines, le Premier ministre citera les secteurs de l’agriculture, de l’industrie.
À l’adresse des partenaires, Sellal lance qu’ils «devront faire preuve d’audace et de créativité», suite à quoi, le Premier ministre les assure, en déclarant qu’ils «trouveront un pays jeune et stable, politiquement». De son côté, le ministre français des Affaires étrangère, après avoir rappelé que Paris qualifie aussi «ce projet de partenariat gagnant-gagnant» Fabius dira: «Je voudrais innover, en disant que c’est un partenariat à double action». Il s’agit d’«ambition et amitié», précise le chef de la diplomatie française, et de poursuivre «que nos deux gouvernements ont voulu relancer». Sur la voiture Symbol, Laurent Fabius a exprimé sa certitude de voir le produit de l’usine de montage de véhicules Renault Algérie, occuper une place notable sur le marché algérien.
«Je suis sûr que la Symbol va très bien marcher», a-t-il affirmé, et usant de la marque précitée du véhicule, soit par un jeu de mot, il dira qu’«Il s’agit du symbole d’une Algérie qui va de l’avant». Le président-directeur général du Groupe « Renault », Carlos Ghosn, a fait savoir, de son côté, hier à partir d’Oran, que la marque «Renault» détient actuellement 26% des parts de marché automobile, en Algérie. Avec l’entrée en production du site d’Oued-Tlelat, le patron du groupe Ranaul s’est réjoui de voir que «l’Algérie constituera pour Renault le premier marché à l’échelle africaine». Rappelons que la sortie, hier au grand jour, de la voiture Symbol de l’usine d’Oran, après avoir passé les différentes étapes de son montage, concrétise effectivement le projet annoncé dans l’Accord, signé en 2012, entre Alger et Paris. Rappelons, par ailleurs, la visite, décembre 2013, du Premier ministre, Sellal, et son ex-homologue à la tête du gouvernement français, Jan-Marc Ayrault, pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de la construction de l’usine en question. Pour la première phase de son activité de montage de 25 000 voitures Symbol annuellement, il est question de 350 emplois directs, créés avec l’intégration d’un tissu de sous-traitance, local. En perspective de l’augmentation à 75 000 unités par an, avant la fin de l’année 2019, d’autres compétences seront formées, selon la cadence de l’activité de l’usine, et ce, à la faveur d’un programme perfectionnement au niveau du Centre de formation professionnelle d’Oued-Tlélat. Le site de l’usine est jugé fortement propice, en raison de son implantation à une vingtaine de kilomètres au Sud-ouest de la ville d’Oran, et aussi de la proximité de l’usine du site portuaire d’Oran. Ce qui constitue un atout mis à profit par les pouvoirs publics pour la création d’un port sec, proche de l’usine, facilitant, notamment, les formalités douanières et la livraison dans les meilleurs délais des équipements nécessaires pour l’activité de l’usine. L »essentiel des pièces nécessaires au montage, selon un communiqué de Renault Algérie, sont importées des sites de Renault Roumanie.
Karima Bennour