Face à une majorité à l’hémicycle qui accentue la pression après près de trois semaines de blocage, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), refuse toujours de céder sous contrainte. Bouhadja avait affirmé : «j’ai survécu à l’action psychologique de la SAS durant la guerre de Libération» lors d’un entretien à la presse, la semaine dernière.
Aujourd’hui, l’homme, malgré ses 80 ans, affiche toujours le moral plus fort. Dans une extraordinaire sortie, jeudi dernier, le président de la chambre basse du Parlement s’est donné une balade publique au boulevard Larbi Ben M’hidi et a même échangé des mots avec des citoyens, en s’arrêtant dans une cafétéria devant la Fac centrale (Université Alger 1). Entouré d’un public essentiellement jeune, il s’est permis volontiers devant les clichés d’appareils photos et téléphones et même des selfies de citoyens voulant se poser avec le troisième homme de l’État. Il n’a suffi que de quelques instants pour que Facebook s’enflamme avec les images de Bouhadja avec de jeunes citoyens mises en ligne et accompagnées de commentaires de solidarité. Une démonstration de force de la part de Bouhadja qui a su encore une fois comment profiter des erreurs de ses «adversaires». Bouhadja a pris en haleine les groupes de la majorité à l’APN dimanche dernier, en annonçant sa «fausse démission» le matin avant de revenir dans l’après-midi et affirmer qu’il ne compte pas partir. Le lendemain, il a accusé les partis de la majorité d’introduire des signatures falsifiées pour gonfler la pétition visant son retrait de confiance. Irrités et offensés, les députés de la majorité ont radicalisé leur action, en déclarant qu’il vont refuser toute médiation à ce conflit et menaçant même d’empêcher Bouhadja d’accéder à son bureau. «La majorité est avec moi. Ceux qui refusent la médiation constituent une infime minorité», a-t-il déclaré au site d’infos TSA. «Quant aux députés, les vrais, ils sont sur le terrain, ils veulent la reprise des travaux de l’APN parce qu’ils ont compris que l’action menée contre moi est infondée sur le plan légal. Il est impossible pour moi de répondre à une action illégale et illégitime», a-t-il expliqué. Bouhadja a exprimé sa disposition au dialogue avec «ceux qui ont émis des reproches concernant ma gestion» mais «après le dégel des travaux de l’APN». Bouhadja appelle ainsi «les députés à la raison, pour l’intérêt du pays et la crédibilité de ses institutions aux yeux de l’opinion internationale», poursuivant «je suis avec les lois de la République. L’Algérie, grâce au moudjahid Abdelaziz Bouteflika, dispose d’un arsenal juridique fort. J’invite tout le monde à respecter ces lois ».
Hamid Mecheri