La Russie a annoncé, lundi, le lancement de manoeuvres militaires près de la frontière avec l’Ukraine, dont les autorités affirment poursuivre leur progression contre les séparatistes pro-russes de l’est du pays. Ces exercices aériens impliquant plus de 100 avions et hélicoptères de l’armée de l’air russe se déroulent dans les régions militaires du centre et de l’ouest de la Russie, qui jouxtent en partie l’Ukraine, et doivent durer toute la semaine. L’Ukraine, appuyée par ses alliés occidentaux, accuse la Russie d’attiser les tensions dans l’est de son territoire, en fournissant un appui humain et matériel aux séparatistes pro-russes, ce que Moscou dément. Les manœuvres russes consistent notamment en des exercices de tirs de missiles et doivent permettre de renforcer la «coordination entre l’aviation et la défense antimissile», a dit un porte-parole de l’armée de l’air cité par Interfax. Il a déclaré que le plus récent modèle de bombardier russe, le Su-24, participait à ces manœuvres ainsi que des avions de chasse Su-27 et MiG-31.
En mars, les Occidentaux avaient critiqué la tenue de manœuvres militaires terrestres à proximité de l’Ukraine. Quelque 8 500 soldats de l’artillerie russe avaient alors été déployés pour des exercices impliquant des lance-missiles. La Russie a annoncé en mai avoir retiré ses troupes mais la semaine dernière, l’Otan a de nouveau accusé Moscou de renforcer ses effectifs militaires et leurs équipements dans la région. Le nombre de soldats russes déployés le long de la frontière est «bien supérieur à 12.000» soldats, a alors déclaré le commandant suprême des forces alliées en Europe, le général Philip Breedlove.
Les autorités ukrainiennes ont intensifié leur offensive contre les séparatistes dans l’est du pays depuis qu’un avion de ligne malaisien a été abattu en territoire rebelle le 17 juillet. Les séparatistes ont décrété l’»état de siège» à Donetsk, la plus grande ville qu’ils contrôlent. À Louhansk, où ils sont quasiment encerclés, il n’y a plus ni électricité ni eau courante ni réseau de téléphonie mobile, ont déclaré lundi des responsables locaux. Un porte-parole de l’opération lancée par les autorités de Kiev a déclaré lundi que les forces gouvernementales ukrainiennes avaient repris un important nœud ferroviaire aux séparatistes pro-russes près de Donetsk.
DES MILITAIRES UKRAINIENS CHERCHENT REFUGE EN RUSSIE
Sur une de leurs pages Facebook, les rebelles qualifient cette affirmation de mensonge. «Des unités participant à l’opération antiterroriste ont pris, hier, la ville de Iassinouvata, où se trouve un important carrefour du réseau ferré régional», a dit Andriy Lissenko, porte-parole de l’offensive gouvernementale, lors d’un point presse.
Iassinouvata se trouve juste au nord de Donetsk le long d’une grande route menant à Louhansk. Les séparatistes, qui ont pris les armes en avril, se sont emparés du poste de contrôle ferroviaire de cette localité en mai. Le ministère russe des Affaires étrangères a en outre accusé, lundi, les forces ukrainiennes de déployer des lance-missiles et des systèmes de tirs multiples aux abords de Donetsk.
«L’armée ukrainienne continue de concentrer des systèmes de missiles Totchka-U ainsi que des Smertch et des Uragan près de Donetsk», écrit le ministère russe dans un communiqué.
«Combien de vies supplémentaires prendront ces armes?»
Les garde-frontières russes affirment pour leur part que 438 militaires ukrainiens ont franchi la frontière au cours de la nuit pour venir chercher refuge en Russie. «Ils en avaient assez de la guerre et ne voulaient plus y prendre part», a dit Vassili Malaïev, porte-parole des garde-frontières russes dans la région de Rostov, interrogé au téléphone par Reuters.
Il a ajouté que 180 de ces militaires ukrainiens allaient être transférés en Ukraine dans le courant de la journée. Andriy Lissenko a pour sa part déclaré que ces militaires et gardes-frontières ukrainiens, dont il a établi le nombre à 311, avaient décidé de se rendre en Russie après avoir été pris en étau pendant plus de trois semaines entre la frontière, à l’est, et les séparatistes pro-russes, à l’ouest. Il a ajouté qu’ils avaient été contraints de gagner la Russie pour des raisons de sécurité après avoir aidé leurs camarades à briser les lignes rebelles. Il a souligné que Kiev tentait de négocier leur retour.
Sur le site du crash du Boeing de la Malaysia Airlines, dont autorités ukrainiennes et séparatistes se rejettent la responsabilité, les experts internationaux ont commencé, lundi, leur travail de collecte et d’enquête.
«Après un retard dû aux combats, une équipe d’experts australiens, néerlandais et malaisiens a commencé à travailler», dit la mission néerlandaise dans un communiqué. Parmi les 298 morts de cette catastrophe aérienne figurent 196 Néerlandais, 27 Australiens et 43 Malaisiens.