« La politique de dessalement de l’eau de mer est la plus sûre », avait affirmé le président Abdelmadjid Tebboune. Il avait tenu ces propos à partir d’Oran où il était en visite en juin 2022. Depuis un programme ambitieux a été mis en place pour développer cet important moyen de faire face, en Algérie à l’instar d’autres pays, au stress hydrique qui frappe la planète toute entière et qui est la conséquence du changement climatique. Actuellement « 14 stations (sont) en exploitation, avec une capacité de production estimée à 2,3 millions de mètres cubes par jour » a révélé, lundi dernier, notre ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab.
C’était lors de son allocution prononcée à l’ouverture d’une journée parlementaire sur le thème : « dessalement d’eau de mer en tant qu’option stratégique pour l’État…réalisations et défis ». Il a également précisé que nos usines de dessalement sont aujourd’hui réalisées par des entreprises publiques algériennes. Loin de s’arrêter à cet acquis, l’Algérie compte aller plus loin dans l’intégration des intrants de ces usines. À ce sujet, Arkab nous apprend que la société « Algerian Energy Company » (AEC), filiale de la Sonatrach, « s’est lancée dans des pourparlers avec plusieurs entreprises internationales spécialisées dans la fabrication et la production d’intrants et d’équipements pour les stations de dessalement…Au début de l’année en cours, un mémorandum d’entente a été signé entre l’AEC et le groupe allemand PEL spécialisé dans la fabrication des membranes semi-perméables, dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant ». Des membranes que nous importons actuellement et qui sont des « consommables » indispensables au fonctionnement de nos usines.
Le but étant de réduire nos dépenses en devises, de réduire le coût du dessalement et de créer des emplois tout en privilégiant un taux d’intégration de plus en plus important. Arkab a souligné que « le dessalement d’eau de mer fait face au défi des coûts élevés de production, en raison du volume de consommation de l’électricité par ces usines ». Face à ces coûts et en plus de la production locale des intrants pour les réduire, Arkab nous apprend que « le secteur s’employait à développer des techniques plus efficaces, avec le recours aux méthodes, technologies et techniques les plus récentes, y compris l’intégration de l’électricité produite par l’énergie solaire et le renoncement aux énergies conventionnelles ». Ce sont des usines de dessalement d’eau de mer de nouvelle génération que notre pays s’affaire à concrétiser. Une eau dessalée à moindre coût, avec des équipements produits localement, une énergie renouvelable et une ressource humaine algérienne. Une vraie révolution qui va déboucher sur une production durable d’eau potable. Notre ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, estime que nous pouvons atteindre, avec le dessalement, 60% de nos besoins. En y ajoutant les eaux de surface, souterraines et recyclées, l’optimisme est de mise!
Zouhir Mebarki