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RÉTROSPECTIVE 2022 (1ÈRE PARTIE) / IL EN A FAIT UNE SPÉCIALITÉ QUI S’EST RETOURNÉE CONTRE LUI : Le Makhzen otage de ses propres scandales

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L’année 2022 a révélé l’ampleur des scandales où le Makhzen tient le rôle de metteur en scène et d’acteur principal. Aussi bien sur le plan interne qu’à l’international, ses crasses sont venues rappeler, à l’opinion publique marocaine et internationale, que le règne de la famille alaouite a été conçu dans une matrice où le mal est la caractéristique principale.

Le scandale du logiciel espion Pegasus, qui met en cause les services secrets marocains et israéliens et  le Marocgate, ne sont qu’une goutte dans l’océan  des crasses du Makhzen et de la famille royale. Il faut dire que cette année qui s’achève a mis a  nu les pratiques mafieuses de la famille royale et ses affidés qui n’hésitent pas à user d’abus d’autorité, de corruption, de chantage et d’argent sale pour asseoir leur pouvoir. Au mois de janvier dernier, la presse mondiale avait fait état d’un scandale qui avait frappé de plein fouet des universités de sa majesté. Des étudiantes avaient subi l’odieux chantage de bonnes notes contre des relations sexuelles. L’affaire qui avait défrayé la chronique mondiale avait poussé les autorités marocaines à sacrifier le menu fretin pour protéger les pontes du Makhzen qui étaient en réalité les protecteurs des réseaux qui avaient florès dans les universités et instituts du commandeur des croyants. Au mois de septembre 2022, une enquête de l’organisation Forbidden Stories, publiée sous le titre : « Maroc : le rouage d’une machine à cash ». Elle constituait en fait une suite au travail d’investigation mené par le journaliste marocain emprisonné, Omar Radi, sur les expropriations foncières dans le royaume. Ce dernier a été condamné, le 3 mars 2022, par la cour d’appel de Casablanca à six ans de prison pour deux affaires totalement distinctes – « viol » et « espionnage ».  Le journaliste marocain, dont le piratage du téléphone par le logiciel sioniste Pegasus avait été révélé par un rapport d’Amnesty International en juin 2020, « travaillait alors à sur enquête au long cours sur les expropriations foncières ». Après plusieurs mois d’enquête pour poursuivre son travail, Forbidden Stories révèle comment des terres tribales ont servi à l’enrichissement de hauts responsables et dirigeants. L’enquête signée Cécile Andrzejewski et Hicham Mansouri fait savoir que ces terres tribales à une trentaine de kilomètres au Nord de Rabat, appartenant aux habitants du douar Ouled Sbita, un village à deux pas d’un bord de mer paradisiaque, sont tombées dans les mains de la société Addoha, dirigée par Anas Sefrioui. La société en question aurait fait main basse, à la fin des années 2000, sur des terres agricoles pour lancer son projet de la « Plage des Nations » et en faire un complexe immobilier et touristique, expropriant, au passage, des centaines de personnes, au prix de faible indemnisation. Cette affaire avait révélé l’existence d’un véritable réseau dirigé par des proches du roi et des membres influents du Makhzen qui se servait de sa puissance pour faire main basse sur des propriétés immobilières pour lancer des projets, notamment touristiques, financés par des fonds israéliens.
L’opinion publique internationale garde encore en mémoire le scandale des trois diplomates en poste dans l’ambassade marocaine en Colombie qui ont été détroussés par des call-girls.  Ces derniers, deux conseillers et un comptable – ont été rappelés à Rabat où ils sont passés devant un conseil de discipline pour avoir nui à l’image du ministère. Ils sont susceptibles d’être démis définitivement de leurs fonctions. Une enquête avait,  par ailleurs, été ouverte pour décider d’éventuelles procédures judiciaires à leur encontre. Une télévision locale de Bogota, City TV, citant un chef de la police, avait rapporté au lendemain des faits que des diplomates marocains avaient été dépouillés de leurs portables et d’une tablette après avoir été drogués par deux jeunes femmes, très probablement des prostitués, connues via un site de rencontres.
L’autre scandale qui secoue la famille royale et qui risque de peser lourdement sur la succession de M6, est la relation du roi avec la fratrie Azaitar dont la proximité avec Mohammed VI, leur a permis l’accumulation de richesses et de cadeaux. Malgré les mises en garde de son proche conseiller Azoulay, le roi continue de protéger le boxeur Abou Bakr Azaiter et ses frères devenus tout-puissants. Mais est-il au courant de tout ce qui est écrit sur ses amis ou est-il totalement sous emprise ? Cela intervient au moment où la guerre pour la succession fait rage entre des membres de la famille royale, des segments du Makhzen et des personnalités de l’opposition qui estiment que l’abdication du commandeur des croyants devrait ouvrir la voie vers un renouveau du royaume au lieu de perpétuer le règne de la famille Alaouite et le maintien de la chape de plomb sous laquelle elle a emprisonné le peuple et le pays.
Il faut savoir également que le Maroc est passé dans l’art de corrompre les consciences. En plus du scandale du « Maroc-gate » qui pourrait lui valoir les remontrances de ses partenaires européens, on rappelle l’affaire des pots de vin en Afrique pour violer la légalité internationale et légitimer son occupation du Sahara occidental.
Il y’a quelques mois, un document interne de l’Union africaine avait révèle comment ce régime marocain avait rejoint l’Union africaine et comment il avait procédé à travers ses missions diplomatiques avec les Etats africains. Une politique basée sur l’unique règle qu’il connait le mieux, celle de la corruption et la pratique des pots de vin à grande échelle. Un document officiel de l’ambassade du Royaume du Maroc à Dakar, fuité sur les réseaux sociaux, révèle que l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, passait chaque année au siège de l’ambassade du Maroc au Sénégal pour recevoir une somme d’argent, en guise de remerciement à sa coopération avec les autorités du Makhzen. C’est dire que le Makhzen qui est empêtré jusqu’au coup dans ses scandales, ne sait plus comment gérer la contestation sociale grandissante, et l’opposition à la normalisation des relations diplomatiques de son pays avec l’entité sioniste. Pour sortir sa tête du goulot, il avait tenté d’user, à satiété, de l’affaire du petit enfant Rayane tombé au fond d’un puits à Chefchaouane au mois de février dernier. Il avait mobilisé tous les organes de propagande et mis en avant le roi et ses orientations, alors qu’il était hospitalisé à Paris, pour tenter d’exploiter au maximum cette triste affaire. Et plus récent encore, comment il a tenté de surfer sur la cague des exploits des Lions de l’Atlas pour faire oublier aux sujets du roi, l’enfer qu’il leur fait vivre.
Slimane B.

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