Face à la politique étrangère du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, qui a et continue de susciter opposition et contestations au sein des institutions espagnoles, d’acteurs et ex-responsables politiques ainsi qu’une large opinion publique, le Congrès des députés ont adopté, jeudi, un projet de motion non contraignant, demandant à l’exécutif espagnol de se corriger et de renouer avec les positions traditionnelles de Madrid. À savoir, un retour à la position de neutralité vis-à-vis du Sahara occidental et un rétablissement d’une relation amicale avec l’Algérie.
Dans son document, qui va demeurer une référence au sein du travail du Congrès des députés espagnols en matière de politique étrangère, durant le mandat de Pedro Sanchez et même après lui, a adopté jeudi, un projet de motion de 15 points, dont un article demandant « le retour de l’Espagne à sa position de neutralité sur le Sahara occidental ».
Un acte qui traduit ainsi la demande d’une large opinion espagnole ayant et continuant de manifester son opposition au revirement du gouvernement espagnol de sa position en faveur de la légalité internationale en matière d’achèvement du processus de décolonisation de l’ex-colonie espagnole, les territoires du Sahara occidental, sous occupation marocaine depuis 1975. Aussi dans l’article de la motion en question, adoptée par 193 voix contre les 110 et quatre abstentions, il a été demandé « le rétablissement d’une relation amicale avec l’Algérie », invitant ainsi le gouvernement espagnol à revenir sur les bases et les principes des relations de bon voisinage établis avec sa voisine du Sud de la méditerranée, l’Algérie, ayant abouti à la signature de l’Accord d’amitié entre Madrid et Alger en 2002.
La motion adoptée largement par les parlementaires espagnols intervient dans le sillage d’une série de positions exprimées de l’institution parlementaire, dont celle adoptée début avril dernier, « réaffirmant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, conformément aux résolutions des Nations unies », en réponse au revirement de Pedro Sanchez sur la question de la décolonisation du Sahara occidental, annoncée, non pas par les services de son gouvernement, mais par le Palais royal marocain, dans laquelle, l’opinion espagnole apprenait l’alignement de Madrid avec le Maroc pour faire perdurer l’occupation marocaine, en opposition au Droit international. Les députés espagnols avaient alors approuvé une proposition soumise par trois blocs parlementaires, dans laquelle ils « dénoncent le changement de la position de Madrid, la jugeant « illégale», concernant le conflit opposant le Front Polisario et le Maroc sur le Sahara occidental, dernière question de décolonisation en Afrique, inscrite sur l’agenda de l’Onu et de l’Union africaine (UA). Une position réitérée le 27 mai dernier, lorsque le Congrès espagnol avait adopté une résolution, dans laquelle l’institution parlementaire espagnole « réaffirme la nécessité de conclure le processus de décolonisation du Sahara occidental, dans le respect scrupuleux de la légalité internationale et dans le cadre des résolutions de l’ONU », exprimant, encore une fois, par la même occasion, son « rejet » de la décision de Madrid de s’aligner sur la position du Maroc, force occupante, selon les documents de l’ONU, d’un territoire soumis à un processus de décolonisation, alors que Rabat refusant de se soumettre à la légalité internationale, avance sa proposition de pseudo «plan d’autonomie», en opposition à la Légalité internationale qui, elle, consacre la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Karima B.