Alors qu’il y a quelques jours, le ministre des Transports, Boudjemaâ Talai avait fait savoir, il y a quelques jours, que la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), va se transformer, en 2019, d’un Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) en une société par actions (Spa), le département des Transports, a rendu un communiqué de presse, dans lequel il assure que la SNTF ne sera pas privatisée vu sa place « stratégique ». Le ministère des Transports a jugé opportun d’apporter un démenti à une information, au sujet du destin de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) à partir de 2019. Certains titres de la presse ont, en effet, annoncé la privatisation prochaine de la société nationale suite à la décision annoncée de changer son statut. « L’Epic/SNTF sera transformée en groupe public qui restera propriété intégrale de l’État et qui ne fera jamais l’objet de quelconque privatisation, compte tenu du fait qu’il représente un secteur stratégique au même titre que l’éducation, la santé, etc. », explique le dit communiqué. Le ministère souligne, à cet égard, que le domaine du ferroviaire et du transport des voyageurs était subventionné par l’État. Pour rappel, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune avait accusé le ministre des Transports de vouloir privatiser la SNTF. Pour le PT, le changement de statut de la Société nationale des transports ferroviaires d’EPIC en SPA «est un prélude à la privatisation».«C’est exactement la même démarche qu’avait empruntée Chakib Khelil en 2000 lorsqu’il voulait ouvrir jusqu’à 70% le capital de Sonatrach, la suite est connue de tous», a rappelé cette formation, qui était foncièrement opposée à la politique menée dans les années 2000 par l’ancien ministre de l’Énergie, Chakib Khelil. Le PT va jusqu’à rappeler l’article 17 de la Constitution qui protège les chemins de fer comme propriété collective de la nation, inaliénable, se demandant si le ministre des Transports, Boudjemaâ Talai, est au courant de cette disposition juridique.Par ailleurs, le même communiqué précise que le nouveau groupe devra gérer pour le compte de l’Etat propriétaire, les actions des filiales et de toutes les participations, y compris celle en partenariat. Selon le communiqué, la gestion de toutes les activités de la SNTF et de ses filiales doit être revue de manière organisée et programmée à l’échéance 2020, avec un accompagnement par des experts. La forme d’organisation projetée pour la SNTF permettra de « créer de la richesse et donc de la croissance et de la pérennité, sans émarger au budget de l’Etat », est-il expliqué dans le même communiqué. Cette forme d’organisation existe en Algérie à l’instar du groupe Sonelgaz, Sonatrach, Air Algérie, SNVI, Saidal et les groupes industriels récemment créés, insiste le ministère rappelant également que plusieurs groupes à l’international avaient adopté des organisations similaires « réussies ». La transformation de la SNTF vise notamment une « meilleure » gestion de son portefeuille constitué de 10 entreprises et de quatre filiales en participations minoritaires qui activent dans divers métiers (logistique, signalisation, courrier express, électrification, etc.), précise la même source. Long de quelque 4000 km actuellement, le réseau ferroviaire national devra atteindre, à l’horizon 2020, un total de 12 500 km connectés aux infrastructures portuaires, aéroportuaires et logistiques. Créée en 1976, l’Epic SNTF a un personnel estimé à quelque 12 000 travailleurs, dont plus de 2500 cadres qui sont ainsi appelés à devenir actionnaires dans la future SPA.
Lamia B.