Par Nourredine B.
On ne te connaissait pas particulièrement, mais, puristes, on t’aimait bien, Albert Ebossé. Et pour cause : serial buteur, joyeux drille et enjoué, tous ceux qui sont férus de foot ne peuvent que t’apprécier. Note bien que nous n’utilisons pas le passé pour bien te garder en mémoire, comme une seigneuriale victime de l’incommensurable bêtise humaine.
Comme une référence dans les dossiers noirs du football national. Et pour toi, cette triste consolation : tu ne fus pas, tu n’es pas et tu ne seras pas la seule victime de crimes abjects d’un système footballistique rongé par une gangrène multiforme se régénérant tranquillement à l’ombre d’une loi de l’omerta protectrice.
Que les sociologues et autres experts se penchent foncièrement sur cette main anonyme qui a jeté la pierre fatale et en étudient profondément les ramifications latentes et ils pourront trouver qui est le véritable coupable à de tels crimes se répétant quotidiennement à différents degrés. Quand le football devient, à son tour, source d’enrichissement illicite en toute impunité, les foules conditionnées par les pratiques et combines mafieuses étalées en plein jour et frustrées de ne pas trouver «leurs comptes» réagissent par l’aveugle violence. Ce n’est point là une simple vue de l’esprit. Et comme on aurait souhaité qu’elle en soit pour épargner la vie humaine mais une réalité implacable. Et si preuves devaient en être apportées, c’est au BRI de les édifier. Pas au commun des mortels.
Quand un simple prolo arrive à accaparer tout un club, par le truchement d’un «zigoto faire-valoir» pour rouler en 4×4 renouvelé chaque six mois, le paumé du coin, en transes pour le football, observe puis se déchaîne. Pour l’histoire et pour ce cas d’exemple précis, le maire, le wali, le DJS et le ministre ont bel et bien été mis au parfum! Et le paumé aussi.
En un mot comme en mille, la faillite dans la gestion du football national n’a plus rien à… démontrer. L’EN et ses milliards ne peuvent désormais plus rien cacher. Le personnel, tout le personnel est prié de débarquer.
Dire que Yahia Guidoum, le seul homme qui avait mis la main sur la plaie, préconisant la mise au frigo d’une discipline encanaillée par les hommes, a payé de sa tête. On pourra alors toujours spéculer que si cet ancien ministre était toujours là, Ebossé serait encore vivant. Nous en sommes sûrs !
N. B.
PS : À la famille de Albert Ebossé, toute notre compassion et profonde affliction.