Bravant la crise politico-économique interne au pays et un environnement international hostile, le groupe pétrolier national se lance dans une véritable guerre de concurrence dans le but de renouveler, à long terme, les contrats gaziers avec ses partenaires étrangers. Troisième fournisseur de gaz naturel liquéfié de l’Europe, l’Algérie compte préserver ses parts de marché à l’exportation, pour lesquels Sonatrach se charge de mener des négociations serrées à l’effet de maintenir à flot les ventes du GPL à l’international.
C’est ce qu’a laissé entendre son PDG, Rachid Hachichi, qui, dans un entretien accordé au magasine spécialisé en énergie, Petroleum Economist, fait part d’un renouvellement prochain de contrats gaziers de l’entreprise nationale avec ses partenaires étrangers. En 2018 déjà, au moins quatre contrats ont été reconduits, avec des groupes européens, notamment l’espagnole Naturgy, la portugaise Galp, la turque Botas, et les italiennes Eni et Enel.
Si maintenant la direction de Sonatrach assure de conclure sur un renouvellement des contrats gaziers avec les autres partenaires, aussi bien les clients à l’exportation que les associés dans des projets d’investissements, ce n’est pas une tâche de tout repos.
En effet, le géant pétrolier national est confronté au moins à deux problématiques. D’abord la crise politique interne qui aura à terme un impact négatif sur l’économie nationale sachant que celle-ci repose, à plus de 90%, sur la rente pétrolière. Et puis, sur le plan international, il va sans dire que la situation interne est «profitable» à bien des pays qui tente de mettre davantage de pression pour plus de profits.
Ainsi, l’une des questions posée par le magasine économique au P-DG de Sonatrach portent sur le mode de tarification que compte appliquer le groupe pétrolier national à ses clients. La réponse de Hachichi était la suivante : « Comme vous le savez, un contrat de gaz n’est pas seulement une question de prix. Il s’agit d’un ensemble de paramètres, comme la sécurité d’approvisionnement à long terme, la flexibilité saisonnière, la flexibilité à court terme et le niveau de paiement que tous nos clients apprécient ».
Autrement dit, au-delà de négocier sur le plan financier, Sonatrach opte pour une stratégie axée sur la fidélisation de ses clients à travers la reconduction des contrats pour le long terme. Et à Hachichi d’expliquer encore que «la tarification offerte par les centres de tarification (Hub pricing) « n’offre pas cet ensemble de services », a-t-il soutenu. « Nous pensons donc que Sonatrach continue de proposer un ensemble équilibré de services dans ses contrats de gaz à long terme, la tarification n’étant qu’un élément», a-t-il conclu.
Farid Guellil