Le président de Mouvement pour la société de la paix (MSP), Abderrezak Makri, a annoncé hier une «rencontre prochaine» avec Djamel Ould Abbès, SG du FLN, poursuivant ses rencontres qu’il a entamé récemment avec les deux présidents de MPA (Amara Benyounès) et le parti des avant-gardes des libertés (Ali Benflis) en vue de sa nouvelle initiative de «consensus national» et «un candidat de compromis». Le récent appel de Makri pour l’intervention de l’institution militaire et son accompagnement de «la période de transition politique» a reçu pourtant des critiques acerbes de la part d’Ould Abbès, qui s’en est pris mardi dernier au MSP et son défunt leader fondateur, Cheik Mahfoud Nahnah. La réaction du parti islamiste n’a fut pas tardé. «Les récentes déclarations qui nous sont parvenues de la direction du FLN par le biais de son SG à propos de Cheik Nahnah et le MSP sont incorrectes. Nous allons tout clarifier dans ce sens lors d’une rencontre prochainement avec le FLN», a annoncé Abderrezak Makri dans un communiqué rendu public hier. «Quand nous allons les rencontrer, nous évoquerons le sujet de l’initiative (de consensus national) et les élections présidentielles», a-t-il encore ajouté.
La rencontre avec le FLN, parti du Président et détenteur de la majorité absolue au Parlement, signera sans doute une nouvelle étape de l’orientation du MSP qui est défini jusqu’à présent comme la première force de l’opposition au parlement. La rencontre avec Amara Benyounès du MPA, formation considérée comme membre de l’alliance présidentielle, a fait couler beaucoup d’ancre. Ould Abbès, dont les déclarations continuent de défrayer la chronique, a proféré lors d’une conférence de presse au siège de son parti, mardi dernier, des allégations selon lesquelles le chef fondateur du MSP Nahnah avait «tenté de négocier des postes au gouvernement» lors de l’arrivée du président Bouteflika au pouvoir en 1999. Le SG du FLN a affirmé également que «l’Algérie n’est pas une république bananière», suite à l’appel du MSP à l’armée pour intervenir et garantir «une transition souple du système politique».
Une option qu’a défendue encore une fois Makri dans son communiqué d’hier. «Même si l’on est doté de moindres notions en politique, de savoir et d’expérience des autres modèles de régime dans le monde, on saurait toujours que pour sortir de l’état de corruption généralisé et de cette conjoncture non-démocratique n’est pas une mince affaire. Cela nécessite la collaboration de tout le monde.
L’histoire montre que les expériences qui ont réussi des transitions politiques et économiques sont celles qui ont été accompagnées par l’armée pour les faire aboutir», note le communiqué du MSP.
Hamid Mecheri