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RENCONTRE DES PROFESSIONNELS DU MÉDICAMENT À CONSTANTINE : Les psychotropes à l’aune d’une nouvelle réglementation

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C’est sous les auspices de la section ordinale de l’Ordre des pharmaciens de Constantine que se tient, aujourd’hui, à l’hôtel Marriott, une importante rencontre qui devrait accueillir des professionnels entre producteurs, grossistes et pharmaciens d’officine des wilayas d’Oum-El-Bouaghi, Jijel, Mila et Constantine.

L’objet de ce conclave tournera essentiellement autour des nouvelles dispositions contenues dans le décret exécutif 19-379 du 31 décembre 2019 qui fixe les modalités de contrôle administratif, technique et de sécurité des substances et médicaments ayant des propriétés psychotropes.
Psychotropes ! le mot est dit et enfin ce dossier brûlant capte l’attention des décideurs qui n’ont jamais été sans ignorer les ravages causés par leur consommation notamment par les jeunes des deux sexes sans qu’il n’ait besoin d’évoquer ceux qui s’enrichissent à leur détriment, autrement dit les dealers qui, malheureusement, font partie d’une chaîne où se situent indistinctement grossiste, pharmacien et forcément le médecin prescripteur. Bien entendu, ces derniers ne constituent que l’exception de la règle, mais la réalité demeure implacable quoi que certains soient parfois rattrapés par la justice quand leur trafic est éventé et d’autres sont, hélas, victimes de graves agressions entraînant trop souvent la mort. Et c’est pour ces raisons notamment qu’une «bonne » partie des pharmaciens d’officine décline la vente des produits dits psychotropes même si logiquement ils font une entaille dans ce qui est un sacerdoce.
Cela étant, pour Ryad Bouhouche, vice-président du conseil de l’Ordre des pharmaciens, la nouvelle réglementation serait venue changer la donne et rassurer ses confrères eu égard aux mécanismes mis en place et permettant désormais d’avoir une grande visibilité en la matière notamment dans la traçabilité des procédés et procédures de bout en bout à savoir l’importation et l’exportation ensuite les production, fabrication, conditionnement, transformation, distribution jusqu’à l’offre et la cession des substances, et médicaments ayant des propriétés psychotropes. Un cheminement et des procédures auxquels il faudra rajouter le contrôle en matière d’acquisition et de détention de substances et médicaments ayant des propriétés psychotropes pour terminer par celui (contrôle) de leur remise aux personnes concernées (sujets malades).
Mais tout cela n’a pas empêché les quelques pharmaciens que nous avons approchés la veille de la tenue de la rencontre d’afficher leur scepticisme sur l’efficacité du système mis en place et B. R. imagera sa réflexion par : «…Vous savez bien que dans les cas de figure de ce type, les personnes malintentionnées trouveront toujours la parade. C’est un peu l’histoire de l’épée très solide contre laquelle est inventé le bouclier qui l’est encore plus. Je reste persuadé que bien des gens que j’évoque ont malheureusement le génie machiavélique de trouver, voire de créer la faille ».
Rappelons que Constantine est à l’Est du pays une plaque tournante en matière de consommation de produits psychotropes et surtout une place forte de leur vente clandestine comme en témoignent les articles de presse quasi-quotidiens. D’aucuns imputent cette notoriété, mais également la disponibilité desdits produits, à la réputation de pôle industriel pharmaceutique d’excellence de Constantine. Mais de là à en faire le lien causal ça reste moins évident.
Med R. D.

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