Accueil ACTUALITÉ RELATIONS ALGÉRO-FRANÇAISES : Comment atteindre le « niveau escompté »

RELATIONS ALGÉRO-FRANÇAISES : Comment atteindre le « niveau escompté »

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Évènement sans précédent dans les relations algéro-françaises depuis l’Indépendance, le président Abdelmadjid Tebboune, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, a présidé, vendredi 26 août 2022, avec son homologue français, Emmanuel Macron, une réunion des responsables des services de sécurité des deux pays. Le communiqué de la Présidence de la République précise que cette réunion est la première du genre à ce niveau. En effet, ont pris part à la réunion, du côté algérien, le général d’armée, Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le directeur général de la lutte contre la subversion, le directeur général de la sécurité intérieure  (DGSI) et le directeur général de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE) et du côté français, le ministre des Armées, Sébastien Le Cornu, le chef d’état-major des armées, le général d’armée Thierry Burkhard, et le directeur général de la sécurité extérieure. Les deux parties ont «procédé à un échange de vues sur les questions de sécurité d’intérêt pour les deux pays», a souligné le communiqué, ajoutant qu' »elle vient confirmer la volonté des Présidents des deux pays de développer les relations bilatérales dans divers domaines pour les hisser au niveau escompté ». Cette rencontre a eu lieu alors que notre pays célèbre le soixantième anniversaire du recouvrement de sa souveraineté nationale, marqué, le 5 juillet dernier, par un défilé militaire dans une ambiance populaire exceptionnelle et en présence de nombreux invités étrangers, dont l’un d’eux, Benjamin Stora, était, durant ces trois derniers jours, dans la délégation qui a accompagné le président Macron dans sa visite en Algérie. La célébration du soixantième anniversaire a visiblement eu son expression également dans les relations internationales de l’Algérie, particulièrement avec la France, avec la consécration du principe du traitement «d’égal à égal», avancé par le Président Tebboune en novembre dernier lors de sa rencontre périodique avec des médias nationaux. Ce n’est nullement une provocation, avait-il expliqué, « mais plutôt un garant de la souveraineté d’un pays, arrachée au prix de 5 630 000 martyrs tombés aux champs d’honneur entre 1830 et 1962 ». Le Président Tebboune avait alors souligné que «l’établissement de relations avec la France ne sera pas synonyme de placement sous sa tutelle ». Il avait averti que l’Algérie riposterait à toute attaque, et ce, «quelle que soit la nature de l’adversaire». Le principal dossier «sécuritaire» qui concerne en même temps l’Algérie et la France est celui de la lutte contre le terrorisme qui tente de déstabiliser la région du Maghreb et du Sahel. En étroit rapport avec ce dossier, il y a les agissements d’organisations et d’individus qui ciblent l’Algérie à partir du territoire français. Ces individus et ces organisations sont inscrits sur la liste algérienne des terroristes et plusieurs de ces individus ont été condamnés par la justice algérienne et font l’objet d’une demande d’extradition. Comment hisser les relations bilatérales « au niveau escompté » alors qu’une partie, la France, permet, à partir de son territoire, des attaques de nature terroriste, contre le pays supposé être un partenaire « égal », l’Algérie? Cela concerne également la coopération militaire bilatérale évoquée par le général d’armée, Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) qui a reçu, en audience, vendredi, le ministre des Armées françaises, Sébastien Lecornu, accompagné du général d’armée, Thierry Burkhard, Chef d’éat-major des armées, en marge de la visite qu’effectue le président français, Emmanuel Macron, en Algérie. On sait que l’armée française connaît de sérieuses difficultés dans les pays africains, notamment au Mali où elle est indésirable. Par contre, la démarche de l’armée algérienne lui permet de consolider les excellentes relations- pour des raisons historiques et stratégiques- qu’elle entretient avec d’autres armées, comme les armées russe et chinoise.
M’hamed Rebah

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