Il faut admettre que le nombre de commerçants de la sphère informelle va crescendo en Algérie, comme on en connait à un marché parallèle qui porte préjudice à l’économie nationale.
Le comble, la donne semble échapper au contrôle des autorités publiques, en dépit des mesures de répression prises par le ministère du Commerce. Pour le sixième numéro du Forum du Courrier d’Algérie, le débat animé par les deux invités, Hadj Tahar Boulenouar et Mustapha Zebdi, aura connu un échange contradictoire des plus fructueux, de surcroît sur une question qui s’est posée en véritable casse-tête pour le gouvernement. Chacun des deux responsables, au fait du dossier, a apporté son propre argument pour défendre son point de vue. Si le président de l’ANCA, Hadj Tahar Boulenouar, plaide pour la régulation du marché informel afin d’éviter les spéculations, à quelques encablures du mois de Ramadhan, son vis-à-vis Mustapha Zebdi de l’APOCE n’était pas forcément d’accord sur une telle initiative, arguant de l’absence de mécanismes nécessaires de régulations.
Pour Zebdi, le marché informel est un facteur important pour la stabilité des prix, il dit que : « si on éradique tous les points informels, le citoyen sera condamné et on ne pourra plus jamais revoir les prix raisonnables, d’ailleurs, même un ancien ministre de l’Agriculture a dit, lorsque les prix des patates ont connu une hausse, qu’il a acheté des pommes de terres chez un marchand ambulant à 40 DA, donc cela veut tout dire ! Il faut faire entrer ces revendeurs informels dans le circuit formel par des mesures administratives simples, parce qu’ils sont considérés comme des facteurs de stabilité des prix par excellence», a-t-il précisé. Ajoutant : « à quelques jours du mois de Ramadhan, on commence à avoir des requêtes sur la hausse des prix sur quelques produits. Et je pense que c’est une très bonne raison qui pousse le citoyen à aller acheter chez le commerçant ambulant, puisque il va trouver les prix un peu moins cher. En fait, nous, on ne cherche pas les causes de la hausse des prix puisque la régulation est toujours nul. Ce que je peux dire que cette hausse est injustifiée vu que les mécanismes de régulation sont totalement absentes, c’est pour cela qu’on a dit que le plafonnement des produits de larges consommations est obligatoire », a-t-il fait savoir. Pour sa part, Boulenouar a indiqué que : «personne ne peut appliquer une loi dans deux secteurs, dont l’un est hors la loi», tout en affirmant que : «si on a 40 ou 50% de l’économie informelle, on ne peut jamais appliquer la loi.» Pour mieux expliquer son avis, il a évoqué un exemple pour s’appuyer sur sa conviction, « si un fabriquant trouve que son produit est interdit à la commercialisation pour diverses raisons, il peut le commercialiser quand même au marché informel qui existe ; donc là, je pense que la loi de la protection de la santé du consommateur ne sert à rien, puisque si le mauvais produit est interdit au marché légale, il sera commercialisé au marché informel avec un prix moins cher. On ne peut pas réguler un marché, sauf si on éradique définitivement l’informel », dira-t-il.
Mohamed Wali