Aussi importantes soient-elles ou seraient-elles, les échéances électorales et politiques ne doivent pas entrainer l’université et l’école dans des divergences idéologiques et des luttes partisanes, prévient le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, hier, dans un message, à l’occasion de la Journée nationale de l’étudiant, célébrée à Tipasa.
Le chef de l’État a appelé la communauté estudiantine à se démarquer des intérêts partisans dans l’université pour éviter les conflits dans la société. Il a insisté sur les symboles qu’incarne aujourd’hui l’université comme un lieu de savoir, mais aussi un vecteur de croissance économique, les incitants à plus d’implication dans les efforts menés par le pays pour surmonter la crise économique. «L’École et l’Université ne sont ni un terrain de conflits, ni un espace d’intérêts, d’idéologies ou de compétition politique », a indiqué le président Bouteflika dans un message lu en son nom par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. Le Président, soucieux de séparer le monde politique de l’école Républicaine, a indiqué : «tout un chacun doit respecter le campus universitaire d’autant qu’il s’agit de l’avenir de nos générations futures ».
Pour ce faire, le président a choisi d’adresser deux messages aux étudiants : «comme toutes les haltes historiques exigent de méditer l’exemple des prédécesseurs et d’en tirer des messages à l’adresse des générations futures, je voudrai à l’occasion de la journée nationale de l’étudiant, adresser quelques uns aux étudiants de notre pays ». Le premier message est centré sur «l’importance que leur offre leur pays d’acquérir le savoir» et l’obligation de veiller «à ne perdre aucun moment de leur parcours estudiantin au service de leur pays». Le Président a estimé qu’il est temps maintenant pour que «nos étudiants et étudiantes parmi les différentes couches de notre peuple doivent rendre, aujourd’hui, grâce à Dieu pour ce que l’Algérie a pu leur assurer dans un contexte difficile et contribuer, par leur abnégation, à préparer de meilleures conditions aux promotions suivantes dans une Algérie qui réalise davantage de progrès».
Il soutient que «c’est là le propre de la succession des générations au service de la patrie, partant des générations de la libération à celles de l’édification». QuanT au deuxième message, il porte sur « un appel à la sacralisation du travail en vue de répondre aux besoins de notre pays dans tous les domaines et garantir son développement continu ». Pour le chef de l’État, de nombreux domaines économiques, tels que l’agriculture et l’industrie par exemple, sont en « quête de compétences et de connaissances alors que nous enregistrons, avec regret, l’existence du chômage dans les rangs de nos diplômés universitaires ». Il plaidait ainsi pour mettre à profit « tout le potentiel de notre système de formation pour offrir à ces diplômés universitaires des opportunités dE recyclage, à l’instar des autres pays du monde». S’adressant aux chargés de l’encadrement universitaire, le chef de l’État a exprimé sa satisfaction du «niveau atteint par l’université algérienne en termes de progrès qualitatifs et de contribution efficiente de ses diplômés au développement du pays». Cependant, le Président voit un besoin pour atteindre les standards internationaux et à ce que «nous devons veiller à mettre notre université au diapason de l’évolution accélérée des sciences dans le monde d’aujourd’hui».
Le Président souligne également que «nous disposons de suffisamment de structures et d’encadrement pour nous fixer comme objectifs légitimes, l’intégration davantage de technologies, la promotion des branches des sciences exactes, l’ouverture sur les langues étrangères et la coopération avec les autres universités du monde pour garantir à l’université algérienne une place dans ce nouveau siècle». Le message du Président à reconnaitre l’existence de critiques sur le niveau de l’université aujourd’hui. «Des voix pessimistes et subversives s’élèvent, de temps à autre, pour dénigrer injustement l’université algérienne et ses résultats humains, mais la meilleure réponse à leur apporter est la place qu’occupent les nombreux diplômés de nos universités, qui ont fait le choix de l’émigration, dans les pays occidentaux», répond-il ainsi à ces critiques.
Hamid Mecheri