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Réformes économiques Le FCE mécontent

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Décidément, le Forum des chefs d’entreprises (FCE) n’est pas sur la même longueur d’ondes que le gouvernement au sujet des réformes économiques engagées après la chute des prix du pétrole.

En effet, au cours de la cérémonie d’inauguration de la deuxième édition de l’université du FCE qui a eu lieu, avant-hier, à Constantine, le patron des patrons Ali Haddad, s’est montré, « contrairement à ses coutumes », plutôt virulent à l’égard des réformes les jugeant d’insuffisantes. « Nécessité d’accélérer la cadence des réformes » c’est en ces termes que Haddad a pointé du doigt le statu quo dans lequel se retrouve l’économie du pays, le qualifiant «d’insupportable et à long terme intenable». Alors que depuis son intronisation à la tête du puissant Patronat, Haddad n’a pas manqué de faire l’éloge à la politique du gouvernement, en saluant les multiples décisions telles que l’opération de lancement de l’emprunt obligataire national, cette fois il a viré à plus de 180 degrés.
Même si le président du FCE ne tarissait pas d’éloges en affirmant que l’Algérie dispose de trois à quatre années, pour inverser totalement la tendance et réussir un passage d’une économie de rente, à une économie fondée sur la production, l’innovation et le savoir, il ne manquera pas à sortir ses « griffes » en affirmant qu’en dépit de nombreux acquis, notamment en matière d’infrastructures de base, d’amélioration du pouvoir d’achat et des conditions de vie des Algériens, la dynamique de développement « peine » à émerger. Le chef de file des opérateurs économiques du FCE a appelé à transcender la situation et « engager l’Algérie dans un processus de redressement économique pérenne ». Il a, dans ce sens, ajouté que l’adoption récemment du nouveau code de l’investissement et les décisions relatives à l’assouplissement des procédures en matière d’exportation et en matière de gouvernance économique, sont autant de mesures qui confortent la décision de créer un nouveau modèle économique considérant que la conjoncture est propice pour l’émergence de l’Algérie en tant que « puissance régionale et continentale de premier plan ». Pour mieux éclairer justement sa position vis-à-vis du gouvernement, Haddad, a soutenu que la mission de l’exécutif dans la création d’un modèle économique est d’approfondir les réformes, de maîtriser les comptes publics, de combattre la bureaucratie et de lever l’ensemble des entraves à la liberté d’entreprendre. D’ailleurs, il a certifié que la jeunesse algérienne constitue « un réservoir d’énergie » à faire adhérer dans le processus d’émergence économique. Ceci dit, Haddad a mis l’accent sur la nécessité de réformes structurelles profondes pour « sortir l’Algérie de l’ornière des hydrocarbures ». « Nous n’avons pas réussi (…) à enclencher un véritable changement », a-t-il regretté. Pour lui, il faut sortir d’une posture d’attentisme face aux variations du prix du baril de pétrole.
Pour ce faire, le FCE dit vouloir tenir un langage de vérité : « On ne peut faire preuve de complaisance : ce serait une trahison. Il incombe au gouvernement de poursuivre les réformes et de lever les contraintes, mais cela ne peut se décréter d’en haut », a-t-il précisé. Marquant ainsi un climat de « rupture de courte durée » entre le Patronat et le gouvernement, le patron des patrons pense cependant que cette
« crise multidimensionnelle » est «la conjoncture propice pour l’émergence de l’Algérie en tant que « puissance régionale et continentale de premier plan ». « Nous ne devons pas faire des réformes uniquement pour parer à la crise qui affecte notre économie mais pour construire une économie forte », insiste-t-il.
Lamia Boufassa

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