Le passage d’une activité cinématographique à une véritable industrie passe par la création d’un «Centre algérien du cinéma», regroupant toutes les activités de gestion du secteur, a indiqué Bechri Youcef Sehairi, secrétaire d’État, auprès du ministre de la Culture et des Arts, chargé de l’industrie cinématographique et de la production culturelle.
Dans un entretien à l’APS, Youcef Sehairi a expliqué que le projet du Centre algérien du cinéma était «actuellement à l’étude» ajoutant que cet établissement est conçu pour «regrouper les activités de gestion de l’industrie cinématographique». La création de ce centre est une étape importante pour la gestion du secteur, estime-t-il, jugeant que les missions et prérogatives des entreprises existantes, à l’image du Centre algérien pour le développement du cinéma (Cadc) ou du Centre national du cinéma et de l’audiovisuel (Cnca) se «rejoignent souvent». Sur le plan de la législation, le secrétaire d’Etat a évoqué la révision entamée récemment de la loi sur le cinéma et l’audiovisuel estimant que ce cadre juridique «ne convient plus aux réalités du métier». Youcef Sehairi a également rappelé que le ministère de la Culture et des Arts étudie de nombreux dossiers à même de redynamiser l’industrie cinématographique algérienne et de régler les problématiques soulevées par les professionnels du secteur à l’instar de la formation et du statut de l’artiste et devrait être «à l’ordre du jour du ministère dans les prochaines semaines», précise-t-il. S’agissant des professionnels du cinéma, le secrétaire d’Etat a évoqué un prochain accord entre les ministère de la Culture et des Arts et celui des Finances pour émettre une carte professionnelle à l’adresse des techniciens et professionnels du cinéma pour que ces derniers puissent bénéficier «d’une couverture sociale et de facilitation dans les domaines de la production». Abordant la production cinématographique, Youcef Sehairi a insisté sur l’importance «d’ouvrir le champs aux producteurs étrangers» pour faire de l’Algérie une destination des réalisateurs et producteurs ce qui sera également une occasion de «promouvoir l’image de l’Algérie et son potentiel cinématographique mais aussi pour le transfert des connaissances et expériences dans ce domaine». Interrogé sur le dossier des salles de cinéma, le secrétaire d’Etat chargé de l’industrie cinématographique et de la production culturelle a indiqué que 81 salles étaient sous tutelle du ministère de la Culture et des Arts, dont 25 ouvertes au public, alors que 251 autres salles appartiennent aux communes. Des réunions entre les deux départements ont abouti à la possibilité de récupération des salles fermées par le ministère de la Culture et des Arts, a-t-il indiqué, précisant que l’implication des opérateurs privés dans la gestion des salles était à l’étude. Ces dernières années, le secteur du cinéma vit une situation des plus complexes due particulièrement à la baisse de la production, à l’absence quasi totale de salles de projection opérationnelles, à la faiblesse de la distribution et de la formation, selon des observateurs.