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Quand la Chine s’éveille… à l’heure du coronavirus

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Par Ali El Hadj Tahar

Le monde entier est mobilisé dans la lutte contre l’épidémie causée par un nouveau coronavirus apparu en Chine. Depuis son apparition fin décembre, l’épidémie de pneumonie a déjà contaminé plus de 17 000 personnes, dont 426 mortellement (dont un seul hors de Chine).
La Chine, premier pays concerné, s’est imposée des mesures draconiennes avec des procédures de contrôle strictes afin de limiter l’expansion de la maladie. Les aéroports, les gares et les centres commerciaux font l’objet de mesures sanitaires très sévères dans les régions touchées par le coronavirus tandis que des détecteurs de température sont en train d’y être installés. Cette épidémie est un défi immense pour la superpuissance économique d’autant que la planète entière a les yeux braqués sur elle. Pékin sait que son image dépendra pour longtemps de cette épreuve et de la manière dont elle la résoudra. C’est pour cela qu’elle a mis en œuvre une nouvelle forme de communication. Être le premier atelier de la planète ne l’a pas empêchée de déclarer avoir un besoin urgent de fournitures médicales pour faire face à l’épidémie, notamment de masques, de lunettes et de combinaisons de protection. Comme toutes les puissances, la Chine n’est pas habituée à reconnaître son incapacité à résoudre, seule, une crise intérieure mais elle l’a déjà fait en 2008 lorsqu’elle a lancé un appel à l’aide internationale, lors du séisme du Sichuan qui a fait plus de 80 000 morts et disparus.
Pékin redoute la propagation du coronavirus d’autant que les déplacements internes se comptent en centaines de millions de voyageurs dans l’ensemble du pays. Mais à part le confinement de la métropole de Wuhan (centre) et de sa province, le Hubeï, touchées par le virus, le pays fonctionne normalement, en dépit des rumeurs propagées et participant à créer la psychose, outre l’ostracisme antichinois qui apparait dans certains pays. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de partir en guerre contre les rumeurs et les fake news en parlant d’infodémie massive, à cause de la propagation d’informations qui ne sont pas toujours vraies ou exactes, outre la publication de faux conseils au sujet de traitements à prendre en cas d’infection.
Tous les pays sont en alerte et beaucoup, comme l’Algérie, ont rapatrié leurs ressortissants. Par solidarité, notre pays a aussi rapatrié les citoyens tunisiens, libyens et mauritaniens. La lutte contre la maladie prend les dimensions d’une véritable solidarité internationale alors que la Chine est de plus en plus isolée, même si le petit nombre de contagions d’humain à humain rapporté donne l’espoir que le potentiel de transmission dans les autres pays «devrait être faible», selon Paul Hunter, professeur de protection sanitaire à l’université d’East Anglia, en Angleterre. Fragile face à l’épidémie, le monde impose la quarantaine au pays le plus peuplé de la planète. Cette mesure de bon sens qui date du moyen-âge se basait sur une observation empirique : en isolant les personnes présumées contagieuses pendant une quarantaine de jours, soit celles-ci guérissaient, soit elles décédaient mais dans les deux cas, la mesure limitait la contagion. La science ayant fait des avancées, aujourd’hui, la durée de la quarantaine est basée sur celle de l’infection (14 jours pour le n2019-CoV).
Ce virus impose aussi des défis : alors que les services sanitaires russes travaillent à la mise au point d’un vaccin, prévu pour bientôt, les Français de l’institut Pasteur pensent que le leur ne serait pas disponible avant 20 mois. Et outre l’aspect sanitaire et scientifique, qui doit être argumenté et documenté, certains géopoliticiens inscrivent cette pandémie dans le cadre d’une guerre entre puissances qui commencent à redouter la suprématie de la Chine après avoir focalisé sur la Russie. L’épidémie a certes provoqué un léger repli de l’économie chinoise mais Pékin a vite réagi en injectant 156 milliards d’euros pour soutenir les entreprises mises à mal. Quand la Chine s’éveille…
A. E. T.

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