Une conférence de presse a été organisée, hier, par Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs. Elle a dénoncé vigoureusement la corruption et la gabegie qui sévissent au niveau des ministères. Elle a ouvert la séance en évoquant avec amertume le naufrage des immigrants au large des côtes libyennes qui a fait plus de 800 morts. Dans ce contexte, la secrétaire générale du parti a accusé ouvertement l’Europe d’être responsable de l’hécatombe. Aussi, elle a critiqué vigoureusement l’hypocrisie et le cynisme sans limite des pays impérialistes qui sont eux aussi responsables et coupables de cette tragédie. D’autre part, Louisa Hanoune a fustigé l’administration américaine d’avoir laissé Daesh gérer avec une facilité déconcertante ses 50 comptes bancaires dont 12 comptes internationaux. Jusqu’à présent aucune sanction n’a été infligée contre cette organisation terroriste pour contrecarrer ses projets criminels. «C’est incompréhensible», ajoute, t-elle. Selon la secrétaire générale, Daech ne dépend plus aujourd’hui de financements extérieurs et est devenue totalement autonome, il n’en reste pas moins que par l’intermédiaire des établissements situés sur son territoire, l’organisation accède également aux réseaux bancaires internationaux. Comment est-il donc possible que ces mêmes banques, nouvelles puissances mondiales qui semblent désormais prendre le pas sur le pouvoir politique, décidant même de nos réformes à mettre en place, n’aient pas encore fermé les robinets et vidé les comptes de cette multinationale qu’est devenue Daech ? D’autre part, elle a mis l’accent sur la grève des médecins généralistes dans les hôpitaux. Ces médecins ne font, visiblement, plus confiance à leur tutelle qui ne cesse de les rassurer quant à une prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles. Aucune reconnaissance de la légitimité de leur plate-forme de revendications n’a été prise en considération par la tutelle. Malgré les ponctions sur les salaires qui ont touché l’ensemble des grévistes, lors des derniers débrayages, dans le cadre de la Coordination des syndicats de la santé publique, les médecins généralistes ne veulent plus se laisser faire, face aux intimidations du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ainsi, ils comptent poursuivre leur mouvement de protestation. Par ailleurs, la secrétaire générale a longuement insisté sur le danger que présente l’oligarchie mafieuse qui détruit davantage l’économie algérienne. Selon elle, cette oligarchie bénéficie d’une immunité fiscale et veut accaparer des secteurs juteux pour s’enrichir aux dépens de l’État. Cette oligarchie veut aussi que l’Etat soit exclusivement à son service. Aussi, elle a accusé les ministres d’être des délinquants pour leur mauvaise gestion. À cet effet, la secrétaire générale exige que des commissions d’enquête soient installées en permanence au niveau de tous les ministères pour assainir cette corruption qui , selon elle, prend des proportions alarmantes.. Selon elle, les ministres corrompus doivent être traduits en justice pour corruption et gabegie. Louisa Hanoune a déclaré qu’il faut donc casser les monopoles privés qui constituent un danger pour l’État. La secrétaire générale a déclaré que l’oligarchie peut même s’allier avec le diable pour ses propres intérêts en citant comme exemple l’affaire de Khalifa. D’autre part, elle a affirmé que les missions de l’État sont parfois détournées par des oligarques occultes. Dans ce contexte, elle a déclaré que des ambassadeurs des grands pays s’immiscent même dans les affaires intérieures de l’État à travers cette oligarchie mafieuse. Par conséquent, elle a fustigé fermement la ministre de la Culture, Nadia Labidi quant à sa mauvaise gestion dans les affaires de son ministère. Elle l’a accusée « de corruption et de favoritisme dans l’octroi des marchés» voire de se servir elle-même via une agence de communication dont elle serait la propriétaire. Elle a même déclaré que Labidi veut écarter ses cadres intègres. Louisa Hanoune a impliqué la ministre dans un conflit d’intérêt pour avoir permis le financement public d’un projet de film devant être produit par une société appartenant à la ministre. La secrétaire générale a accusé la ministre de l’avoir menacée à travers un groupe qui s’est présenté chez elle. À cet effet, Louisa Hanoune a saisi la tribune de l’APN pour répondre à la ministre, qui l’a menacée de recourir à la justice si elle ne revenait pas sur ses propos suivis d’excuses. Mais la secrétaire générale n’a pas abdiqué. Par conséquent, Louisa Hanoune a déclaré qu’il y a urgence, car les scandales de corruption se multiplient en cascades. Selon elle, le président de la République doit réagir au plus vite afin d’intervenir pour arrêter la propagation de cette gangrène qui ronge l’État algérien.
Lazreg Aounallah