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Provocations dans les parages

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Que se passe-t-il entre la France et la Tunisie ? Nous assistons, depuis quelques jours, à une escalade et des tensions diplomatiques entre les deux pays. Il est vrai que Paris et Tunis ne sont pas au top de leurs relations. Mais, depuis mardi, il s’est passé une affaire qui risque d’envenimer ces relations. Il se trouve un incident qui a mis de l’eau dans le gaz. Un ressortissant tunisien a été tué, à Marseille, par la police française, après avoir mené une attaque au couteau qui a blessé cinq personnes. Il s’agit du dénommé Abdelkader Dibi, un homme en situation régulière âgé de 35 ans. Depuis, les médias de l’extrême droite en ont fait leurs choux gras. Ainsi, sous la dictée des services intérieurs de Retailleau, ils ont, illico presto, dressé le « portrait sanglant » d’un homme pour « justifier » son élimination. C’est-à-dire, un « assaillant barbu, musulman, imprévisible, capable de violence, toxicomane … » et, pour étoffer le parcours et meubler le cliché, aurait crié « Allah Akbar ». Suite à cette affaire, les autorités tunisiennes ont réagi énergiquement pour dénoncer un meurtre qui aurait pu être évité. Tunis soupçonne-t-elle une affaire montée de toutes pièces pour justifier une campagne contre le pays de Kaïs Saïed ? C’est fort probable, d’autant plus qu’antérieurement à l’incident de Marseille, les milieux politico-médiatiques français ont animé une campagne acharnée contre la Tunisie. Et pour cause, les relations excellentes qu’elle entretient avec le voisin algérien. En effet, des suites de cette affaire, Tunis a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade française et a qualifié l’incident de « meurtre injustifié », rapporte le ministère des Affaires étrangères. « À la suite de la mort d’Abdelkader Dhibi le 2 septembre 2025 à Marseille, et sur instruction du président de la République, le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens de l’étranger a convoqué, dans l’après-midi du 3 septembre, le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Tunis — en l’absence de l’ambassadeur français, qui se trouvait à l’étranger — pour lui transmettre une protestation ferme contre ce meurtre commis par la police française », a indiqué le Mae tunisien dans un communiqué publié sur la page Facebook. « Le secrétaire d’État a demandé au chargé d’affaires français d’informer les autorités de son pays que la Tunisie considère cet incident comme un meurtre injustifié et attend de la France qu’elle mène rapidement et avec fermeté l’enquête afin d’établir les responsabilités », ajoute le communiqué. Même si l’on est encore loin de savoir ce qui se trame derrière cette montée des tensions, ces attaques devraient répondre à un objectif sournois qui ne dit pas encore son nom.

Farid Guellil

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