Pour que la production nationale soit en mesure de conquérir les marchés étrangers, profondément compétitifs et exigeants ; les entreprises algériennes des deux secteurs public et privé devraient, au préalable, se conformer aux normes internationales pour espérer une percée effective dans un monde commercial ou les médiocres ne feront pas de vieux os. Les autorités publiques en sont conscientes et ne veulent, visiblement, pas passer à côté de la plaque. Invité de la matinale de la Radio nationale chaîne 1, le directeur général de l’Organisme algérien d’accréditation (Algerac), Noureddine Boudissa, estime que la transition vers une production nationale compétitive repose sur trois éléments incontournables que nous devons adopter pour pouvoir conquérir les marchés mondiaux et permettre aux produits locaux du label algérien « d’envahir » les espaces internationaux. Il s’agit, précise l’intervenant, d’assurer une production locale aux normes internationales, de garantir la sécurité alimentaire, et de contrôler les importations pour valoriser encore plus la production de marques algériennes.
L’hôte de la Radio algérienne prévoit, dans ce sens, l’homologation et l’accréditation internationale de Algerac pour le mois de février prochain. Un « quitus » permettant l’accélération du processus des exportations à la conquête des marchés mondiaux, notamment pour les dattes du « Deglet Nour » et les huiles d’olives, deux produits, très prisées à l’étranger en raison de leur grande qualité et de leurs valeurs nutritives.
« Nous attendons toujours des ministères de l’Industrie, de l’Agriculture, et du Commerce les listes de marques nationales », a poursuivi par ailleurs, le responsable d’Algerac, tout en insistant sur l’apport de la qualité du produit condition sine qua non pour toute relance économique concurrentielle.
L’exigence de la qualité permettra, analyse la même source, de jouer le rôle espéré et d’accompagner le développement en Algérie. Il est ainsi, ajoute-t-il encore, impératif de préparer le terrain pour le produit local pour qu’il puisse concurrencer les produits étrangers sur le marché international et cette approche exige, selon M Boudissa, la conformité aux normes internationales. Il a insisté dans le même contexte sur la nécessité d’inculquer la culture de la qualité dans tous les secteurs, tout en affichant son optimisme quant à la possibilité de réussir ce challenge.
« Il y a prise de conscience sur la qualité »
« Nous vivons dans un climat positif pour l’Algérie avec notamment la prise de conscience sur l’importance de la qualité. Un fait constaté aux niveau de nos ministères, et des entreprises publiques et privées », s’est réjoui, le DG de l’Algerac.
S’agissant du nombre d’organismes de normalisation agréés en Algérie, l’invité de la matinale, a fait état de 135 organismes accrédités avec l’espoir d’atteindre les 240 à l’avenir. À rappeler que le chiffre était de 130 organismes en décembre 2021.
Il a proposé, par ailleurs, l’établissement d’un programme quinquennal et surtout la révision de plusieurs accords d’associations conclus avec l’Union européenne pour arriver à obtenir des résultats encore probants, tout en se disant convaincu que la qualité est la seule à pouvoir à la fois protéger et développer la production nationale. Revenant sur le dossier qui a tenu en haleine le consommateur algérien, à savoir, le marché automobile notamment l’autorisation de l’importation de véhicules de moins de trois ans, dont l’opération est prévue pour les prochains jours, l’intervenant a estimé qu’il est temps pour qualifier les expertises algériennes pour qu’elles puissent s’intégrer dans le processus du contrôle qualité et d’accompagner la politique mécanique en Algérie, affichant, à l’occasion, la disponibilité de son organisme à accompagner et booster le processus de certification qualité, annonçant par la même le lancement d’une opération d’accréditation de laboratoires pour les Énergies renouvelables.
Lors d’un passage précédent sur les ondes de la Radio chaîne 3, M. Boudissa a parlé d’un « réel engouement pour les accréditations d’Algerac», dont des demandes émanant de partenaires étrangers qui souhaitent s’installer en Algérie et investir dans les domaines de la métrologie, l’industrie pharmaceutique, les homologations, l’inspection et le contrôle de la pièce de rechange. Il convient de rappeler que l’organisme d’accréditation est chargé d’accompagner les investisseurs et à œuvrer à la mise en norme de la production nationale pour créer les bases d’une économie nationale compétitive répondant aux besoins du marché local et capable d’investir le champ de l’exportation tel que préconisé par les pouvoirs publics. Il faut savoir également en ce qui concerne les normes internationales que chaque pays a la possibilité d’appliquer ses propres barrières normatives pour protéger son marché même si les normes ISO et autres sont les plus connues. «Contrairement à ce que disent certains, l’Afrique est en train de se structurer et d’intégrer les normes dans son commerce, nous devons nous rendre compte des exigences du marché africain commun, si stratégique pour l’Algérie, pour pouvoir s’y placer et défendre les intérêts de la production nationale», a rappelé le responsable dans ses interventions précédentes.
Brahim Oubellil