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Procès Sonatrach 1 : les Robes noires se succèdent à la barre

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Les plaidoiries de la défense se sont poursuivies, dans la journée d’hier, pour le troisième jour d’affilée. Les Robes noires, dont le nombre avoisine la soixantaine dans le procès de l’affaire Sonatrach 1, ont tenté, tout au long de la journée, de démonter les chefs d’accusation qui pèsent sur leurs clients. Ainsi, le tour a été donné aux avocats de Benamar Zenasni, ancien vice-président du transport par canalisation, qui ont plaidé tout simplement l’innocence. Ses avocats ont évoqué de «graves violations» de la procédure qui auraient dû, selon certains, susciter l’annulation des poursuites.
De ce fait, Me Fatma-Zohra Chenaif, avocate de Benamar Zenasni, a rappelé que son client a occupé ce poste après Hocine Chekired. Ce dernier qui s’est chargé de l’offre technique dans le projet GK3, avait affirmé que son successeur Benamar Zenasni pouvait annuler le contrat avec Saipem sans risque financier. Ainsi, Fatma-Zohra Chenaif s’est étonnée pourquoi Chekired n’a pas, lui-même, annulé le processus d’octroi du GK3, or, c’est lui qui avait pris la décision de suivre avec deux soumissionnaires seulement, et non déclaré l’avis d’appel d’offre infructueux. Chekired était en poste, il aurait pu le faire, signale l’avocate. En outre, elle a indiqué que la demande sur l’électricité et le gaz s’était accentuée dans la région Est du pays et les gazoducs existants n’arrivaient plus à la satisfaire. Il y avait aussi une usine de liquéfaction de gaz en construction à Skikda et une nouvelle centrale électrique à Koudiat-Draouche, qu’il fallait alimenter. D’autant que Sonatrach s’était engagée pour un projet transméditerranéen (Galsi) et il fallait acheminer le gaz jusqu’à la côte.
Ce qui explique l’urgence évoquée par son client, qui a œuvré à baisser les prix en négociant avec Saipem. À ce sujet, elle a rappelé que son client a obtenu une réduction de 15%, soit 103 millions de dollars. Aussi, l’avocate a assuré que seule Saipem était en mesure de réaliser le projet. En effet, les entreprises nationales n’ont jamais respecté les délais d’exécution des travaux. Son client était contraint de suivre le projet pour éviter des pertes à Sonatrach, en raison de la rude concurrence de la Russie. Comme prévu, elle n’a pas manqué de rappeler que l’ex-ministre de l’Énergie et des Mines avait un œil sur Sonatrach. Dans ce sillage, elle a rappelé que son client a appliqué les instructions du ministre. En effet, elle dira que la négociation avec Saipem a été décidée sur ordre de Chakib Khelil, et que Sonatrach n’a jamais pu évaluer le préjudice.
Au sujet de sa seconde cliente, Nouria Melliani, gérante du bureau d’études CAD qui avait obtenu le marché de restauration de l’immeuble Ghermoul en mode gré à gré, l’avocate dira que celle-ci a été la première à mentionner dans son rapport adressé à Sonatrach que « les prix exigés par la société allemande Imtech pour la rénovation du siège de la société à Ghermoul étaient excessifs». De ce fait, elle signale que celle-ci n’a toujours pas obtenu ses droits de Sonatrach. Pour sa part, Me Hamidi Khoudja, lui aussi avocat de Benamar Zenasni, a estimé que «le dossier de l’affaire ne comporte aucune preuve concrète attestant la culpabilité de son client». Néanmoins, il a signalé que le Trésor public et Sonatrach ne peuvent se constituer partie civile dans cette affaire.
«Le Trésor public ne s’est constitué partie civile dans aucune affaire de corruption», signale-t-il. Cependant, à la grande surprise des présents dans la salle d’audience, MeHamidi Khoudja signale que la partie qui devait se constituer partie civile, est le ministère de l’Énergie et des Mines en sa qualité de tutelle.
Lamia Boufassa

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