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Présidentielle et proximité

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Parmi les moyens utilisés par les candidats au cours de la campagne électorale, le choix des rencontres de proximité n’est pas sans raisons. Alors que le candidat du MSP, Abdelaâli Hassani Cherif et celui du FFS, Youcef Aouchiche, ont démarré la campagne par des rencontres de proximité, la direction de campagne du président sortant, Abdelmadjid Tebboune, n’a commencé à en faire usage que mercredi dernier. On peut se demander pourquoi les candidats choisissent d’aller à la rencontre des citoyens dans la rue avec des haltes dans des cafés ou des places publiques. Pourquoi délaissent-ils les salles dédiées, dans toutes les grandes villes du pays, aux meetings de la campagne électorale pour aller faire causette avec les passants ? La spécificité de cette manière, qui existe ailleurs dans le monde, d’aller au contact des électeurs pour faire passer le message d’un candidat, est double. Primo, la formule est économique. Vous allez dire que les réseaux sociaux aussi ne sont pas payants. Sauf que le temps imparti est limité et ne permet pas le dialogue avec les gens rencontrés. Ceci entre dans le cadre des dépenses des candidats qui sont plafonnées par la loi. Cependant, dépenser moins n’est pas le seul souci des candidats dans leur choix de la proximité. Une autre raison liée à la « rentabilité » est difficilement avouée. Il y a des régions ou, pour une raison ou une autre, remplir une salle, pour un parti ou un candidat, n’est pas facile. Il serait improductif médiatiquement, que la caméra, avec ses plans panoramiques, balaie une salle à moitié vide ou à moitié pleine. Comme on voudra. Dans les deux cas ce serait catastrophique pour l’image du candidat. Alors que dans une rencontre de proximité et avec beaucoup moins de personnes présentes, la caméra et ces gros plans est plus valorisante. Nous sommes en présence d’un impératif de communication. Pour être honnête, il n’y a pas que ces raisons qui poussent un candidat à choisir le contact. Arpenter les rues, rentrer dans des cafés, entamer une discussion dans une place publique sur le programme électoral du candidat, il y a là une grande part de symbolisme. Un potentiel futur chef de l’État qui « mouille sa chemise » et se met au niveau de ses concitoyens offre une image à haute valeur ajoutée. D’ailleurs, c’est pour cette même raison que les chefs d’États en exercice, de par le monde, adorent les bains de foule. Ceci étant dit, il ne faut pas croire que le seul choix des rencontres de proximité suffit, à lui seul, pour gagner le cœur des électeurs le jour du scrutin. Le contenu du programme reste primordial. Pour être complet, il y a lieu de préciser que pour le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, l’utilisation des rencontres de proximité répond, en plus, à une autre raison très particulière. Plus de quinze partis politiques lui ont déclaré leur soutien. Ce qui totalise beaucoup de militants avec une offre de prises de paroles considérables. L’ensemble des formules n’y suffiraient pas. D’où le recours à cette proximité. Après coup !
Zouhir Mebarki

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