La parenthèse Raissouni a-t-elle été fermée ? Comme c’était prévisible, le Marocain Ahmed Raïssouni a été obligé, ce 28 août 2022, de présenter sa démission de la présidence de l’Union internationale des oulémas musulmans (UIOM), qui a été vite acceptée par les membres du secrétariat général de l’union. Après ses déclarations hostiles à l’Algérie et à la Mauritanie, que l’on peut, sans exagérer, considérer comme des appels au meurtre, cet individu a, en fait, signé sa propre condamnation, car ce genre de menaces se retourne toujours contre ceux qui les lancent. L’Union internationale des Oulémas musulmans s’était démarquée, au moment des faits, de ce que Ahmed Raissouni avait proféré comme inepties dans une interview, et avait fait savoir que c’est sa propre opinion, que ce n’est pas l’avis de l’Union. Après un tel désaveu, Raissouni ne pouvait rester longtemps à son poste. En Algérie, des partis politiques avaient vite réagi, prenant au sérieux les élucubrations de cet «érudit» marocain. Le Mouvement El Bina avait exprimé son mécontentement face à ces déclarations qualifiées de séditieuses entre les peuples. Pour sa part, le Mouvement de la société pour la paix avait déclaré avoir suivi avec étonnement la déclaration aux médias de ce « docteur ». Ahmed Raïssouni fait partie des soutiens du système colonial résiduel, qui existe encore en Palestine et au Sahara occidental. De ce fait, il appartient déjà au passé, contrairement aux partisans des causes justes pour la liberté et l’indépendance qui ont l’avenir pour eux. Sa déclaration hostile à l’Algérie et encourageant l’occupation marocaine du Sahara occidental et, pire, l’expansionnisme du régime monarchiste, en appelant à une marche sur Tindouf et à l’annexion de la Mauritanie, n’est pas sans rappeler la menace du ministre des Affaires étrangères de l’entité sioniste en août 2021, alors en visite officielle au Maroc, contre l’Algérie à cause de ses relations avec l’Iran. Dans ces deux cas, le Palais royal et son Makhzen sont évidemment parties prenantes, exécutant les consignes de leur allié sioniste, en contradiction avec la position du peuple marocain opposé à la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste. Les déclarations de Raissouni prônant l’extrémisme et appelant à s’en prendre à des peuples musulmans, ont été faites à partir de sa position de président d’une instance internationale censée promouvoir la paix et la solidarité au nom de l’Islam. Il a lancé un appel au djihad pour mener à bien ce qu’il a prétendu être « la libération de Tindouf ». Il a parlé de la volonté des Marocains, des érudits et des prédicateurs au Maroc de « lutter avec l’argent et l’âme » et de marcher jusqu’à la ville algérienne de Tindouf. Ces déclarations irresponsables et dangereuses ont été largement condamnées. Ahmed Raissouni ne conçoit pas sa démission de la présidence de l’Union internationale des Oulémas comme l’expression de sa volonté de donner un coup d’arrêt à ses dérives. Il veut exercer sa liberté d’expression, «sans condition, ni pression», dit-il. Cela signifie, sans doute, qu’il cherche à mieux servir le régime monarchiste marocain qui agit lui-même sur les « conseils » de l’entité sioniste, pour continuer à s’attaquer à l’Algérie et détourner l’attention de l’opinion publique marocaine de la situation catastrophique que traverse le Maroc. Avec sa rhétorique arrogante et son style irresponsable et provocateur, va-t-il encore tenter de porter atteinte à la souveraineté des États et à la dignité de leurs peuples ? Va-t-il continuer à choquer les sentiments des Algériens, et des nombreux peuples de la région du Maghreb, comme les Mauritaniens et les Sahraouis ? Va-t-il aller à l’encontre de ce que l’Union internationale des Oulémas considère comme l’un de ses principes immuables, c’est-à-dire se tenir toujours aux côtés de la Nation islamique pour la faire avancer, et résoudre tous ses différends et problèmes par un dialogue constructif et une coopération sincère ?
M. R.
DÉMISSION DE RAÏSSOUNI DE LA TÊTE DE L’UIOM
Les Oulémas algériens ont eu gain de cause
Le président de l’Association des oulémas musulmans algériens (AOMA), Abderrezak Guessoum, a confirmé hier la démission du marocain Ahmed Raissouni de la présidence de l’Union internationale des oulémas musulmans (UIOM). La démission a été acceptée par les membres du secrétariat général de l’Union, a-t-il ajouté. En effet, Guessoum a précisé que les membres du secrétariat général de l’Union internationale des oulémas musulmans qu’il a contactés lui-même ont confirmé que la démission a été présentée et acceptée conformément aux statuts de l’Union, qui prévoient, en cas de démission, la tenue, dans un délai n’excédant pas un mois après celle-ci, d’une Assemblée générale extraordinaire pour l’élection d’un nouveau président. D’autre part, Abderrezak Guessoum, a relevé que la démission de Raissouni intervient suite aux efforts des oulémas algériens se félicitant par la même d’avoir pu atteindre cet objectif. Le président de l’AOMA a appelé, à cet effet, le prochain président de l’UIOM à s’engager pour ne pas retomber dans la même erreur que celle commise par le démissionnaire Raïssouni soulignant que le rôle du président de l’UIOM est de réunir les rangs. Pour rappel, Ahmed Raïssouni avait fait des déclarations hostiles à l’Algérie et à la Mauritanie, qui ont été largement condamnées, d’autant que ces déclarations qui prônent l’extrémisme et appellent à s’en prendre à des peuples musulmans émanaient du représentant d’une instance internationale censée promouvoir la paix et la solidarité au nom de l’Islam.
Ania Nch