Des voix commencent à s’élever en Europe pour dénoncer le trafic de drogue utilisé par le Maroc comme arme pour faire chanter certains pays. L’Espagne, la France, la Belgique et même les Pays bas sont aujourd’hui la cible d’une véritable guerre menée par le Makhzen pour influer sur les décisions politiques de certains pays membres de l’Union européenne.
Il y’a quelques jours, le mouvement antidrogue en Espagne a demandé aux ministres de l’Intérieur et de la Justice de son pays et de plusieurs pays européens, qui se sont rencontrés vendredi à l’occasion d’un sommet contre le crime organisé, de se réunir avec le Maroc, premier producteur mondial de haschisch, pour le contraindre à mettre un terme au trafic de drogue vers l’Europe, selon le site espagnol ‘’abc.es’’ La demande de mettre un terme à cette activité criminelle a été exprimée par le président de l’association « Alternativas del Campo » de Gibraltar, Francisco Mena, aux ministres de l’Intérieur et de la Justice d’Espagne et de plusieurs pays européens, qui se réunissent à Cadix (sud-ouest de l’Espagne) pour la quatrième réunion ministérielle de la Coalition des pays européens contre le crime organisé.
Il faut rappeler qu’aujourd’hui, en Europe la conviction que sans une action coordonnée des pays de l’UE, le Maroc poursuivra sa guerre contre l’espace européen qu’il tente de soumettre en le noyant de drogue produite par ses agriculteurs et même de drogues de synthèses produites en Amérique du sud et qui transitent par ses plages avant d’être acheminées vers l’Europe. Tout en saluant la tenue de cette réunion, à laquelle participent les ministres de l’Intérieur et de la Justice d’Allemagne, de Belgique, de France, d’Italie, des Pays-Bas, de Suède et d’Espagne, Francisco Mena demande que « les deux parties parlent » de ce problème, pour qu’il y ait un dialogue entre l’Europe, en tant que territoire récepteur de la drogue, et le Maroc, en tant que pays producteur de ces substances. Il a notamment souligné que le Maroc « joue un rôle très important » dans le trafic de drogue, et que c’est pour cette raison que le dialogue doit avoir lieu avec l’Union européenne (UE) et ne pas être « une négociation bilatérale entre l’Espagne et le Maroc ».
« Ce que l’on voit ici n’est que la partie émergée de l’iceberg du trafic de drogue » en provenance du Maroc, a-t-il notamment prévenu, en référence aux bateaux de drogue qui arrivent par le fleuve Guadalquivir ou le détroit de Gibraltar, rappelant que « la destination finale » de ces drogues sont les marchés européens. Aujourd’hui le Maroc utilise même des sous-marins et des drones pour noyer l’Europe de haschich et sans une action européenne coordonnée, le trafic persistera. Francisco Mena a notamment indiqué que la ville de Cadix en Andalousie peut montrer la voie, en raison de sa proximité avec le Maroc, cette ville étant « la première barrière contre le trafic de haschisch » en provenance de ce pays, premier producteur de cette substance au monde. L’Espagne est considérée comme le principal point d’entrée du haschisch marocain en Europe. En mars dernier, le journal espagnol « El Espanol » avait révélé un nouveau scandale autour d’un trafic de drogue entre la Péninsule ibérique et le Maroc, accusant la marine royale marocaine de complicité dans ce trafic à travers la participation de ses patrouilleurs à l’opération d’introduction de stupéfiants en Espagne. Dans un rapport publié le 19 avril 2024, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a, de son côté, souligné que la résine de cannabis, une des trois drogues les plus répandues au Sahel, provient du Maroc où une augmentation de la production a été signalée, atteignant environ 901 tonnes en 2022, un chiffre que d’autres sources considèrent inférieur aux volumes de la production marocaine réelle de cette substance dangereuse, que le Makhzen utilise comme une arme de déstabilisation régionale et un outil de chantage. Ce sont les signes d’une prise de conscience européenne qui pourrait inciter les gouvernements à revoir leur politique avec le Maroc qui est, il faut le rappeler président de l’ONUDC, ce qui est sacrilège et une ineptie en matière de lutte contre la drogue et le crime organisé.
Slimane B.