Assurant la présidence du Conseil de sécurité, janvier courant, la Tunisie n’a pas tardé pour appeler le Conseil de sécurité à adopter une résolution sur le déploiement d’une mission internationale pour la surveillance du cessez-le-feu en Libye. Invitant les membres du Conseil de sécurité à aller sur cette voie, « dans les plus brefs délais », l’ambassadeur tunisien auprès des Nations unies (ONU) Tariq Al-adab, a indiqué que l’adoption de ce mécanisme vise « à surveiller le cessez-le-feu, et cela dépend des négociations qui auront lieu » citant, entre les parties libyennes, la Mission d’appui de l’ONU en Libye « sur la base des propositions du Secrétaire général » a-t-il précisé.
Dans un rapport soumis à la fin de l’année dernière, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à la formation d’un comité international d’observateurs composé, selon sa proposition, de civils et de militaires à la retraites d’Institutions internationales, notamment l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE) et la Ligue arabe (LA). Sur la base de l’accord conclu par les deux parties rivales en Libye le 23 octobre dernier, ces observateurs étaient censés, outre de superviser le cessez-le-feu en vigueur depuis l’automne, procéder à la « vérification » du départ de tous les mercenaires et soldats étrangers présents sur le sol libyen, avant le 23 janvier prochain. Une présence de mercenaires étrangers en mission en Libye, selon les agendas de pays étrangers rythmant le cours des évènements dans ce pays, depuis l’effondrement de ses institutions, suite à l’intervention de l’Otan, en 2011, dans la crise libyenne. L’Envoyée par intérim de l’ONU en Libye, l’américaine Stephanie Williams, a déclaré, début décembre, pour rappel, la présence de « près de 20 000 membres de forces étrangères et / ou mercenaires », en Libye, ajoutant que ce pays « compte 10 bases militaires étrangères ». Une large opinion libyenne ne cache pas ses craintes de voir s’effondrer l’accord de cessez-le-feu, sur fond d’exaspération des divergences entre pays étrangers influents sur la scène libyenne, pour ne citer que la Turquie, la France et les Émirats arabes unis, rendant plus complexe le dialogue politique inter-libyen, qui peine à avancer sur des questions en suspens, en prévision des élections prévues en décembre prochain. De son côté, Stéphanie Williams, assurant, dans ses déclarations, du « soutien clair de la communauté internationale en faveur de la paix en Libye », a indiqué toutefois, que cette opportunité « doit être saisie et ne durera peut-être pas longtemps », précisant que « nous devons la saisir pour accélérer la mise en place d’une autorité exécutive unifiée et travailler ensemble pour répondre aux aspirations du peuple libyen ». Des déclarations tenues par la responsable onusienne, lundi dernier, lors de la tenue par vidéo-conférence de la première réunion des membres du Conseil consultatif libyen issu du Forum du dialogue inter-libyen. Les 18 membres composant ledit conseil consultatif devront dégager les recommandations pour régler les désaccords persistants sur la question du mécanisme de sélection de l’exécutif, la procédure de nomination de sa composante, sur la base d’un consensus parmi les membres du forum du dialogue politique inter-libyen. Des divergences entre les pays étrangers, acteurs sur la scène libyenne, lesquels si auparavant se manifestaient sur le terrain par l’usage du dialogue des armes entre les acteurs libyens, elles se manifestent en ces temps d’arrêt des combats et de violence en Libye par des interférences dans le dialogue inter-libyen, rendant davantage difficile le règlement des désaccords entre acteurs politiques libyens. La première réunion du comité consultatif a porté sur des discussions devant dégager leurs tâches et le planning de leurs travaux, qui s’étaleront sur une période de deux semaines, à compter de lundi dernier. Il est à noter, que le Comité juridique, composé des membres du Forum de dialogue politique, a tenu, lui aussi, lundi dernier, sa troisième session virtuelle au cours de laquelle ses membres ont échangé des propositions sur les dispositions constitutionnelles pour les élections nationales, dont certaines comprenaient un ensemble d’options visant à faciliter la mise en œuvre de la feuille de route convenue lors de la réunion, mi-novembre dernier, des membres du Forum de dialogue politique libyen. De son côté, l’équipe de la Mission de l’ONU en Libye en charge des questions électorales a présenté un exposé portant sur des dispositions constitutionnelles pour la tenue des élections nationales le 24 décembre 2021 date retenue par les membres du Forum du dialogue politique inter-libyen.
Karima Bennour