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Plusieurs responsables européens y font référence de plus en plus ouvertement : Bruxelles ouvre la voie à une intervention en Libye

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L’Europe a été frappée, avant-hier, en son cœur politique, Bruxelles, la capitale belge, par deux attentats sanglants. Des attentats qui ont ciblé son aéroport international et une des stations de son métro -deux lieux, tout ce qu’il y a de plus public- que Daech s’est empressé de revendiquer. Et qui ont été précédés par une série d’événements qui se sont produits, pour l’un d’entre eux, à Bruxelles même, et pour les autres dans la région maghrébo-sahélienne. Des évènements qui ont pour particularité de ramener, tous, à la nébuleuse djihadiste. À Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et à Daech, pour être précis. Dans un jeu de rôle où, à l’évidence, rien n’est laissé au hasard, mais où tout est parfaitement programmé, ces deux organisations-phares de la nébuleuse terroriste ont, en effet, revendiqué tous les évènements en question. Des revendications qui -est-ce fortuit ?- apportent de l’eau au moulin des chancelleries occidentales dans leurs «croisades», pas du tout innocentes, au vu des visées géostratégiques qui les sous-tendent, contre «le péril vert» qui menacerait, dans leurs quiétude et valeurs, leurs sociétés et peuples ; un péril qu’incarnent, comme par hasard, la nébuleuse djihadiste et ses organisations-phares susmentionnées. De là, la conviction de nombre d’observateurs de la scène arabo-sahélienne que la succession des faits sanglants que connaissent, depuis quelques mois, cette aire géo-civilisationnelle et une partie du Vieux Continent, ne relève d’aucun hasard. Mais s’inscrit plutôt dans un agenda, dont la finalité dernière est la reconfiguration de la carte politique de l’aire arabo-sahélienne précitée.
Et l’objectif visé, à une échéance rapprochée, l’intervention en Libye. Une intervention qui est dans l’air depuis la suspecte, parce que brusque, apparition, à la fin de l’année 2014, de Daech en Libye. Et qui est revendiquée, avec une insistance croissante, par les pays occidentaux, depuis l’attentat, en janvier 2015, contre l’hebdomadaire satirique «Charlie Hebdo» et, surtout, depuis ceux qui ont frappé, au mois de novembre de la même année, la capitale française. Nul doute que cette revendication (d’une intervention en Libye) va se faire plus pressante après les derniers attentats qui viennent d’ensanglanter la capitale belge et européenne. Surtout auprès des pays du voisinage libyen. Et plus particulièrement auprès de l’Algérie et de la Tunisie qui, de tous ces pays, semblent les plus résolus dans leur opposition au bellicisme occidental à propos de la Libye. Une opposition basée sur leur refus principiel de toute ingérence étrangère dans les affaires internes des pays et sur leur conviction, tout aussi principielle, que les conflits et les crises, surtout d’ordre interne, se règlent avant tout politiquement. Des données qui confortent l’analyse développée par nombre d’observateurs de la scène maghrébo-sahélienne et l’opinion qui tend à s’élargir parmi les citoyens des pays de cette région, que tous ces évènements participent d’un double objectif: de pression sur les États opposés à l’approche occidentale de lutte contre le terrorisme et, partant, à l’intervention en Libye, pour certains de ces évènements; et de conditionnement de l’opinion publique européenne dans la perspective de l’amener à cautionner cette intervention et toutes les actions en préparation dans le cadre de la supposée lutte en question, pour les autres. C’est, à coup sûr, dans la première catégorie que s’inscrivent les attaques, revendiquées par Aqmi, menées, depuis le début de la présente année, contre des sites touristiques au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, un hôtel de Bamako abritant le siège de la Mission militaire de l’Union européenne au Mali, un site gazier du Sud de l’Algérie, et celle d’envergure, revendiquée par Daech, contre la ville tunisienne, frontalière de la Libye, de Ben-Guerdane : les pays le plus visés par ces pressions étant l’Algérie et la Tunisie qui, comme souligné ci-dessus, s’opposent le plus résolument à toute intervention militaire occidentale en Libye. Et dans la seconde, que s’inscrit l’arrestation surmédiatisée, quelques jours seulement avant les derniers faits de Bruxelles, de Salah Abdessalam, un Belge d’origine marocaine, présenté comme étant le cerveau des sanglants -ils ont fait officiellement 183 morts et quelque 400 blessés- attentats qui ont ébranlé la capitale française, en novembre 2015. Mais, également, toutes les déclarations des responsables européens, ressassées à l’envi à chaque attentat, sur «la gravité de la menace que fait peser sur l’Europe la présence, à seulement trois cent kilomètres de sa rive sud, des djihadistes de Daech». Clairement décodées, celles-ci apparaissent pour ce qu’elles sont réellement: une préparation de l’opinion publique européenne à accepter une intervention militaire en Libye; à l’évidence, décidée depuis quelque temps déjà; pour certains observateurs, depuis que la présence de Daech a été signalée en Libye…
Mourad Bendris

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