La bande de Ghaza a vécu, ce lundi, un moment lourd de symboles et de gravité. Les Brigades du martyr Ezzedine Al-Qassam, bras armé de la résistance palestinienne, ont annoncé le martyre de plusieurs de leurs principaux dirigeants, tombés sur le champ de bataille dans le cadre de la guerre d’anéantissement menée par l’occupation israélienne contre l’enclave palestinienne.
Parmi les figures annoncées figurent Mohammed Al-Sinwar, chef d’état-major des Brigades, Mohammed Shabana, commandant de la brigade de Rafah, Hikmat Al-Issa, cadre historique du mouvement, ainsi que le cheikh Raed Saad, ancien responsable du département de la fabrication militaire et des opérations. Mais c’est surtout l’annonce du martyre du porte-parole emblématique Abou Obeida qui a suscité une onde de choc bien au-delà de Ghaza. Dans un communiqué solennel, les Brigades Al-Qassam ont salué Abou Obeida comme « la voix de la nation et le battement de cœur de la Palestine ». Figure masquée, reconnaissable à ses discours sobres et tranchants, il était devenu, depuis le début de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, un symbole médiatique et politique de la résistance, relayant les développements militaires et incarnant, pour des millions de personnes, la parole de Ghaza assiégée. Le nouveau porte-parole militaire a replacé ces pertes dans un cadre plus large, rappelant que le 7 octobre avait constitué « un séisme face à l’injustice, à l’oppression et au blocus ». Il a dénoncé la poursuite de l’agression israélienne, appelant la communauté internationale à s’attaquer à « l’arsenal meurtrier de l’occupation » plutôt qu’à criminaliser la résistance d’un peuple soumis à un siège total. Au-delà du registre militaire, le message s’est voulu profondément politique et humain. L’appel lancé aux peuples du monde à secourir Ghaza, toujours confrontée à la famine, aux bombardements et à l’effondrement des infrastructures, souligne l’ampleur de la catastrophe humanitaire en cours. « L’automne de l’occupation a commencé », a affirmé le communiqué, évoquant un basculement historique nourri par le sang des civils, des femmes et des enfants. De son côté, la résistance palestinienne a rendu hommage aux dirigeants martyrs, affirmant que leur assassinat ne briserait ni la volonté du peuple palestinien ni la détermination de sa résistance. Elle a rappelé que ces cadres incarnaient des décennies de lutte, de planification et de résilience face à une occupation qui, malgré la supériorité militaire, n’est pas parvenue à imposer la reddition. Dans une Ghaza ravagée, où les tentes de déplacés remplacent les maisons détruites, la disparition de ces figures marque une nouvelle étape dans une guerre asymétrique et sans relâche. Mais pour la résistance, le message reste inchangé : la mort de ses dirigeants ne met pas fin à la lutte, elle en renforce la charge symbolique et politique, dans un contexte où l’impunité de l’occupation continue d’être dénoncée à travers le monde.
M.Seghilani












































