Accueil ACTUALITÉ Plages de la capitale : la gratuité irréversible?

Plages de la capitale : la gratuité irréversible?

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Où passent les Algériens leurs vacances ? Telle est la question qui se pose, chaque année, avec le début de la période de grandes chaleurs. Faute de moyens et de visas, nombreux sont ceux qui s’orientent vers les villes côtières du pays.

Mais, hélas, celles-ci n’offrent pas forcément les meilleures conditions de confort pour des touristes venus oublier leurs dures journées. Encore cette année, les plages du littoral algérien subissent le diktat des concessionnaires qui imposent leur loi. En dépit de l’instruction du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, portant interdiction de concession de plage au privé, ces derniers imposent des tarifs exorbitants aux estivants. Cependant, le ministère semble décidé à combattre ce fléau. C’est ce que le directeur de l’Administration, du contrôle de la gestion et de l’informatique, à la wilaya d’Alger, Abderrahmane Boussoualim, a affirmé, hier, que l’accès aux 72 plages autorisées à la baignade du Grand-Alger est gratuit aux estivants qui peuvent aussi avoir droit aux équipements nécessaires à des prix symboliques. Selon ses dires, rapportés par l’APS, «l’accès aux plages algéroises est gratuit, mais pour entretenir les équipements, les estivants doivent verser un prix symbolique de 500 DA, afin de pouvoir se désaltérer dans le confort des chaises, tables et parasols durant toute la journée». «Ces plages autorisées à la baignade sont dotées de tous les équipements nécessaires tels les postes de sûreté, parkings, vestiaires et douches en plus d’un nombre important d’agents de sécurité et de maîtres-nageurs», a-t-il ajouté. Il a assuré dans le même cadre que 2 200 agents saisonniers ont été recrutés par la wilaya d’Alger pour la saison estivale 2016, afin de veiller au confort des estivants. «Ces agents, chargés soit dans l’entretien des équipements de la plage (parasol, chaises, tables etc.) ou de la sécurité des estivants, sont déployés dans les 72 plages autorisées à la baignade dans le Grand-Alger», a-t-il dit. Par ailleurs, les nouveautés introduites cette année dans la gestion des plages vont conduire à l’augmentation de leur fréquentation qui pourrait atteindre 6 millions d’estivants. «Cette année, les plages vont attirer beaucoup d’estivants, soit approximativement un peu plus de six millions, un chiffre déjà atteint l’année dernière, alors qu’ils étaient plus de 4 millions en 2014», a indiqué Benakmoum.

Sécurité, organisation et animation
Par ailleurs, le littoral algérois, malgré son étendue sur une centaine de kilomètres, ne semble pas suffire au grand rush de juillet et août. Pour les autorités de la wilaya, il s’agit d’un vrai casse-tête. Et la gestion des parkings constitue l’un de ces maux. Selon le directeur général de l’Établissement de gestion de la circulation et des transports urbains de la wilaya d’Alger, Ali Saïdani, 14 parkings d’une capacité de 9 000 véhicules ont été aménagés au niveau des plages de la wilaya d’Alger autorisées à la baignade. Mais, il y a lieu de rappeler que, chaque année, en dépit de ces mesures, les estivants se retrouvent contraints de payer des sommes d’argent rien que pour stationner leurs véhicules. Il y a également le souci d’assurer la disponibilité d’équipements adéquats, ainsi que l’hygiène et la qualité de l’eau de baignade à travers des contrôles réguliers. Sur le volet de la propreté des plages, le directeur de l’Agence urbaine pour la promotion et la protection du littoral algérois (PPL), Youcef Saâdi, a indiqué que la wilaya d’Alger «veille au quotidien» au nettoiement des plages, et contrôle chaque jour «la qualité» de l’eau de mer et des piscines. «En plus du nettoyage quotidien des plages, la PPL dénoncera dans des rapports à la wilaya tous les dépassements qui interviennent au niveau des plages, notamment en ce qui concerne le non-respect de la gratuité d’accès aux plages», a assuré Saâdi. De son côté, le directeur général de l’Office des parcs de sports et loisirs d’Alger (Opla), Réda Attab, a affirmé que l’Office a été chargé par le wali d’Alger d’approvisionner les plages en équipements nécessaires (tables, chaises, parasols etc.) et de veiller à leur entretien, outre l’organisation d’activités artistiques au niveau de ces plages.
Pour autant, la réalité est tout autre, plusieurs plages parmi les plus fréquentées de la wilaya d’Alger sont toujours «squattées» par des bandes de jeunes qui imposent aux estivants le paiement de l’accès à la plage, le parking et les accessoires de plage (parasols, transats, etc.). «On nous a promis la sécurité, le Wifi, la gratuité d’accès aux plages, du parking, des sanitaires,… mais, dans la réalité, rien de tout cela, hormis ces énergumènes qui déplument les vacanciers», regrette une estivante. Le constat entre les prévisions de la wilaya et la réalité dans nombre de plages algéroises, parmi les plus populaires, est frappant : l’accès à beaucoup de sites reste toujours payant.
Lamia Boufassa

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