Le MREE a déposé plainte contre 2 400 personnes pour piquages illicites sur le réseau d’alimentation en eau potable (AEP)
Face aux cadres de son secteur qu’il a réunis, hier, au siège de son département, sis sur les hauteurs d’Alger, le ministre des Ressources en eau et de l’Environnement (MREE), Abdelkader Ouali, n’a pas fait dans la litote ni dans la langue du bois pour établir l’état des lieux dans son secteur. Après avoir énuméré les réalisations accomplies par le ministère des Ressources en eau, Abdelkader Ouali s’est attelé à relever les insuffisances et les points noirs du secteur. Déperdition et fuites d’eau, piquages illicites, défaillance dans la gestion du service public de l’eau et retards dans la réalisation des projets du secteur sont entre autres les quelques lacunes énumérées par le ministre. Il a brandi Seif el-Hadjadj en direction de ses cadres défaillants, en leur expliquant qu’une simple fuite d’eau, non réparée, peut ternir l’image et saper les efforts consentis par les 50 000 travailleurs de son secteur. Pour mieux étayer ses dires, il a cité l’exemple d’une panne en trait avec une fuite d’eau signalée en face du siège de la daïra d’Azazga (Tizi-Ouzou), qui est restée en l’état durant plusieurs jours, sans que le responsable local de l’Algérienne des eaux n’ait daigné intervenir pour la réparer. De tels exemples sont légion. Abdelkader Ouali a averti ses cadres qu’il ne tolérera aucune négligence, ni défaillance quelles qu’elles soient. Son objectif à la tête du secteur étant de préserver la ressource hydrique du gaspillage et de prémunir les infrastructures contre les dégradations. Au chapitre de la préservation de la ressource hydrique, le ministre a fait savoir que ses services ont recensé 13 000 piquages illicites durant ses quatre mois à la tête du département. Une telle opération a conduit le département des Ressources en eau à déposer plainte contre 2 400 personnes. Il a estimé que les 13 000 piquages illicites représentent l’équivalent de 2 millions de m3 d’eau. Quand bien même la bataille de la mobilisation de la ressource hydrique soit gagnée, il n’en demeure pas moins que celle de la distribution reste le souci majeur du ministre des Ressource en eau, qui a expliqué à ses cadres qu’avec ce nombre de piquages illicites, ajoutés au taux de déperdition estimé à 30%, les 3,6 milliards de m3 d’eau destinés annuellement à l’alimentation en eau potable (AEP) s’avèrent insuffisants pour répondre à la demande nationale en la matière.
Dans son constat, Abdelkader Ouali a cité le cas de projets stratégiques d’alimentation des populations en eau potable qui sont, soit à l’arrêt soit non exécutés sans que les responsables locaux n’interviennent pour améliorer la situation. Il a appelé, à ce titre, les directeurs des ressources en eau (DRE) à s’impliquer davantage dans la gestion du service public de l’eau, en privilégiant la proximité.
Hacène Nait Amara