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PARTENARIAT ÉNERGÉTIQUE ENTRE L’ALGÉRIE ET L’ITALIE : À travers le Galsi, l’Algérie place la barre haut

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Déjà reliée à l’Italie par le gazoduc Transmed, fruit d’un accord entre la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et le groupe italien Eni pour acheminer le gaz algérien vers ce pays d’Europe de la méditerranée, l’Algérie confirme, à l’occasion de la visite dans le pays de la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, la relance du projet du deuxième pipeline reliant les deux pays. Il s’agit en fait d’un vieux projet mis en stand-by et qui sera aujourd’hui relancé avec de « nouvelles spécifications » et surtout avec de nouvelles missions dictées par la nécessité d’aller vers l’exploitation d’autres ressources alternatives en dehors du gaz.

Baptisé Galsi (gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie), ce projet remonte aux années 2000. Il devait relier la côte algérienne, du côté d’Annaba, à l’Italie, en passant par la Sardaigne. Et contrairement au gazoduc Enrico Mattei (Transmed), mis en service en 1983, ce nouveau projet ne traversera pas la Tunisie. Sa réalisation était portée par Sonatrach et plusieurs partenaires avec une liaison de 284 km pour acheminer à terme jusqu’à 8 milliards m3 de gaz naturel par an, selon l’objectif tracé à l’époque.
Initialement, le projet en question devrait être livré en 2014 pour un coût de 3 milliards de dollars et une capacité de transport de 8 milliards de mètres cubes de gaz par an. Mais tenu à l’écart en raison surtout de la forte concurrence menée par le gaz russe de la compagnie Gazprom. Il est aujourd’hui relancé presque pour les mêmes raisons c’est-à-dire en raison du gaz russe boudé par les Occidentaux. Mais cette fois-ci au profit de l’Algérie. En effet, cet ambitieux projet renait de ses cendres après la guerre russe en Ukraine. Cette dernière a poussé les pays d’Europe à chercher d’autres alternatives pour s’approvisionner du liquide précieux en lieux sûrs. Ils se sont alors retournés vers d’autres pays dont l’Algérie qui a la réputation d’être un fournisseur fiable et réduire, par la même, la dépendance des pays du vieux continent au gaz russe. L’Algérie qui devient aujourd’hui incontournable pour le reste du monde saute sur l’occasion et fortifie sa position sur l’échiquier mondial. De plus que le pays a plusieurs atouts, à commencer par sa position géographique, ses richesses naturelles inestimables, en passant par sa crédibilité méritée en tant que partenaire fiable et sérieux même en période de crise.

Un hub pour le gaz, l’électricité, l’ammoniac et l’hydrogène
Lors d’un point de presse avec la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué ce projet de gazoduc entre l’Algérie et l’Italie, précisant qu’il ne sera pas comme celui qui existe actuellement. En effet, ce projet ne se limitera pas à l’exportation du gaz mais aussi de l’électricité, l’ammoniac et l’hydrogène d’où son importance et pour l’Algérie et pour l’Italie qui sera ainsi un distributeur de ces énergies à travers l’Europe. Un projet cher à l’Italie sachant que l’Espagne partage les mêmes ambitions, mais contrariée par la suite par la crise diplomatique entre Madrid et Alger depuis mars 2022, après le revirement spectaculaire de l’Espagne sur la question du Sahara occidental en cédant aux caprices du Maroc.
S’agissant de la durée de réalisation de ce projet, le chef de l’État a indiqué que cette question est laissée à l’estimation des techniciens, estimant, toutefois, que celle-ci « durée : Ndlr) pourrait être de courte durée étant donné que les deux parties ont déjà signé un accord pour le lancement de l’étude puis la réalisation du projet.
Il convient de rappeler que la volonté de sortir ce dossier du tiroir, a été déjà évoquée, début décembre, par ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, lors de sa participation à Rome, à la 8ème édition du Forum de haut niveau pour le dialogue en Méditerranée (ROME-MED). « Nous sommes aussi attentifs aux besoins de nos clients, et disposés à relancer et à réactualiser les études du gazoduc GALSI, reliant l’Algérie à la Sardaigne », avait alors déclaré le ministre Arkab, affirmant que la réalisation de ce second gazoduc « permettra à l’Italie de renforcer son rôle de hub gazier européen ».
Le 20 décembre dernier, à l’issue de la Journée algéro-allemande de l’énergie, qui s’est tenue à Alger, le premier responsable du département de l’Energie, a annoncé le lancement d’une étude sur la construction du gazoduc déjà cité, avec « des spécifications et des normes techniques qui s’adaptent à l’exportation d’hydrogène et d’ammoniac à l’avenir, vers l’Europe », précisant que ce gazoduc, allait servir à exporter des quantités supplémentaires de gaz naturel vers l’Europe, en attendant la mise en place d’un marché réel et concurrentiel de l’hydrogène vert. Ainsi l’Algérie aura tout à gagner en se lançant dans des projets divers à travers notamment l’adoption d’une nouvelle politique énergétique basée sur la diversification des ressources énergétiques nationales à même de consolider son économie sachant qu’en raison de la hausse de la consommation nationale en gaz la production locale ne sera plus en mesure d’assurer les exportations, selon les experts.
Il est ainsi important pour l’Algérie, de s’orienter vers le mix énergétique qui peut constituer une solution sur le long terme comme les énergies renouvelables, solaires, éoliennes et la transformation de son système énergétique, notamment à travers le recours à l’hydrogène vert.
Brahim Oubellil

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