Les militants suédois qui parcourent le monde à vélo, depuis plus de deux ans, pour faire connaître la cause du peuple sahraoui et son combat pour l’exercice de son droit à l’autodétermination, sont arrivés, le week-end dernier, au terme de leur périple en France avant de pédaler vers l’Espagne et le Portugal puis de rejoindre l’Afrique du Nord, jusqu’à leur destination finale, au Sahara occidental.
Depuis plus de deux ans, ces militants suédois de « Solidarity Rising » parcourent le monde à vélo afin de sensibiliser les populations quant à la question du Sahara occidental, la dernière colonie d’Afrique. Jeudi, ces pèlerins de la liberté sahraouie ont été accueillis à Narbonne (sud), par des membres et sympathisants de l’association Union Algérie Occitanie. Ils ont rejoint Perpignan vendredi, avant de pédaler vers l’Espagne et le Portugal puis de rejoindre l’Afrique du Nord, jusqu’à leur destination finale. Ils sont partis en mai 2022 de Goteborg en Suède et, au terme d’un périple de 48 000 kilomètres, ils arriveront l’année prochaine au Sahara occidental. Les militants de l’association « Solidarity Rising », emmenés par Sanna Ghotbi et Benjamin Ladraa, se sont fixés comme mission de « donner aux gens l’envie d’en savoir plus et leur permettre de prendre conscience de cette occupation méconnue dans une colonie oubliée ». « Pourquoi les gens ne connaissent-ils pas le Sahara occidental ? » s’interrogent ces militants avant de répondre que « ce n’est pas un hasard ». « La censure au Sahara occidental n’est pas seulement une politique. C’est une campagne systématique pour faire taire les dissidents et contrôler le récit. Les journalistes qui osent s’exprimer contre l’occupation marocaine ou dénoncer les atteintes aux droits humains font l’objet de harcèlement, d’intimidation, voire de torture », affirment-ils. Selon ces militants, les autorités marocaines, classées 129es dans le World Press Freedom Index 2024, de RSF (Reporters sans frontières), « tiennent les médias d’une main de fer, punissent le journalisme local et bloquent l’accès aux médias étrangers ». Malgré les défis, « une nouvelle génération de journalistes sahraouis émerge, déterminée à tenir le monde informé. Ils naviguent dans un paysage où les médias sont étroitement contrôlés, et la lutte pour une presse libre est une bataille quotidienne », ont-ils soutenu, faisant remarquer que « ces journalistes endurent des arrestations, des violences physiques et de longues peines de prison ». Les militants de « Solidarity Rising » ont dénoncé, en outre, l’expulsion des journalistes étrangers des territoires occupés du Sahara occidental. « Cela isole non seulement les Sahraouis, mais prive également le monde d’informations cruciales sur la lutte en cours au Sahara occidental », ont-ils expliqué, ajoutant que « c’est pour ça qu’on pédale en vélo. Nous devons informer les gens sur la dernière colonie d’Afrique. Les gens doivent savoir ». Au cours de leur parcours, les aventuriers vont à la rencontre des gens pour leur parler de la situation au Sahara occidental sous occupation. « Il s’agit de repérer des personnes clés à sensibiliser : politiciens, académiciens ou journalistes », a déclaré Benjamin Ladraa. « Les médias sont surtout intéressés par le fait que nous sacrifions trois années de notre vie à voyager, mais leur curiosité nous permet de faire passer un message », a-t-il dit.
R. I.