Les droits de l’Homme, l’instabilité politique, les conflits et les tensions, ainsi que la situation sécuritaire au Sahel, sont là les principales questions inscrites au menu des travaux de deux jours de la 26e session ordinaire de la Conférence des chefs d’état et de gouvernement de l’Union africaine (UA), qui débutent, aujourd’hui, dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba. Le Sommet africain se tient, notons-le, sous le signe des droits de l’Homme, particulièrement ceux des femmes.
Précédés par les conclaves des commissions de l’UA en charge des questions, liées à l’ordre du jour inscrit au Sommet africain, c’est sur les rapports et les recommandations ayant sanctionné ces réunions que les chefs d’états et de gouvernements africains articuleront leur travaux, de deux jours, qui s’ouvrent, aujourd’hui, à Addis-Abba. Marquant un des rendez-vous les plus importants et incontournables sur le plan continental et international, l’Union africaine tient sont sommet, dans un contexte particulier, marqué notamment par des tensions politiques, l’accroissement des attentats terroristes et l’élévation de la menace terroriste ainsi que les déficiences patentes du développement socio-économique de larges couches des populations en Afrique. Des questions distinctes à priori, mais qui sont liées entre elles, auxquelles l’opinion africaine exige plus qu’avant une meilleure prise en, charge de ces questions par les responsables de l’organisation continentale. Les potentialités humaines et en moyens y sont réunis, les dirigeants africains sont tenus de répondre pertinemment aux questions pesantes sur la scène africaine, notamment la bonne gouvernance, efficacité dans la traduction effective des recommandations et des décisions sanctionnant ce Sommet, notamment en matière des questions de développement il en va de l’avenir de l’ensemble des peuples africains. à ce propos, la présidente de la Commission de l’UA, Mme Dlamini Zuma a soutenu, la semaine passée que «L’éducation, la formation et l’innovation devant être les actions principales inscrites au cœur des politiques de développement des états africains et du continent» a-t-elle soutenu, exhortant ces États à «renforcer leurs efforts pour la sauvegarde des richesses naturelles du continent qu’ils légueront aux générations futures.» Si pour les tensions politiques survenues, où celles en cours, dans certains pays africains ont et plongent ces derniers sur une voie des incertitudes à travers les crises politiques secouant des pays en Afrique, porteuses de risques majeurs sur la stabilité de ces pays, souffrant de carences dans le rôle majeur des institutions et celui des acteurs politiques rendent très difficile les capacités et les possibilités de dépasser les tensions politiques dans certains pays africains et par conséquent, sur fond des bouleversements et mutations en cours dans les rapports internationaux Les dirigeants africains examineront l’impasse induite par la non application de l’accord de paix devant mettre fin à deux ans de guerre civile au Soudan du Sud et seront aussi appelés à se prononcer sur le déploiement de la force africaine au Burundi. Un vote inédit, en effet, sur cette question, aura lieu lors du Sommet des chef d’états et gouvernements d’Afrique, où une majorité des deux-tiers est requise pour l’envoi de cette Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), décidé, pour rappel, par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, décembre dernier, laquelle force africaine a promi le président burundais, Pierre Nkurunziza de «combattre comme une force d’occupation», lequel n’a pas encore annoncé, sa participation au Sommet, à l’heure où nous mettons sous presse. Il sera notamment question, au menu du conclave d’Addis-Abeba des dirigeants des pays africains, du processus électoral en Centrafrique.
L’instabilité en Libye au cœur du Sommet
La question libyenne sera aussi au menu de la 26eme session ordinaire de la Conférence des chefs d’États et de gouvernements de l’UA, notamment en ce qui concerne sa crise politique, après la formation du gouvernement d’union nationale en Libye et le délai de dix jours, accordé, lundi dernier au conseil de la présidentiel libyen, pour annoncer «un nouvel» exécutif. à cela s’ajoutera lors des travaux des dirigeants africains, sur la Libye, la menace et l’activité des groupes terroristes dont ceux de Daech, en Libye, question devenue préoccupante et plus qu’inquiétante pour les Libyens et leurs voisins, au regard des risques de l’emprise des régions par les terroristes de Daech et l’intervention militaire étrangère dans ce pays, qui se précise, pour lutter contre ces terroristes, après celle de l’Otan , en 2011, qui a précipité la chute de l’ancien régime libyen, plongeant le pays, depuis dans un chaos indescriptible. Notons que le chef de la mission de l’ONU en Libye, Martin Kobler, a pris part, jeudi dernier, à Addis Abeba à la réunion du groupe de contact sur la Libye, tenue au siège de l’UA. Les représentants de la communauté internationale réunis, jeudi soir à Addis-Abeba, sous l’égide de l’Union africaine pour l’évaluation de la situation en Libye à la lumière des derniers développements intervenus sur la scène interne de ce pays., a été l’occasion pour Alger, de rappeler l’impératif solution politique en Libye. Prenant part à cette rencontre, le ministre d’état, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. a félicité les parties libyennes pour « les progrès réalisés sur le chemin d’un retour à la normalité» a-t-il déclaré , tout en exhortant les Libyens à «s’engager de bonne foi dans la mise en œuvre de l’Accord politique libyen et à se rallier à la paix et à la réconciliation» a-t-il indiqué. Sur le rôle du Groupe des pays voisins de la Libye, qualifié par Lamamra de « force régionale politique et morale » il a relevé « la contribution positive qu’apportent ces pays au processus de paix et à la lutte contre le terrorisme» a-t-il souligné, ainsi que, a-t-il ajouté «à la nécessité de renforcer leur participation dans le processus onusien en cours pour garantir un accompagnement et un soutien stratégiques aux efforts » de l’émissaire onusien Martin Kobler. Lamamra a rappelé à cette occasion «le ferme engagement de l’Algérie en faveur de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la Libye» avant d’exhorter les parties libyennes à « saisir la chance historique qui s’offre à elles pour mettre fin aux déchirements fratricides et d’ouvrir de nouvelles perspectives à leur peuple dans le cadre du pluralisme politique». Le terrorisme qui figure parmi les points inscrits au menu du Sommet de l’UA qui s’ouvre aujourd’hui, en Éthiopie, est une priorité dans l’agenda africain à l’instar de celui de la communauté internationale, notamment depuis, les attentats de 2001, aux Etats-Unis, les actes barbares du terrorisme ont et causent, le plus de nombre de victimes, faut-il le rappeler, par centaines de milliers, dans la partie sud du Monde. Notamment sur la scène arabe et ces dernières années, dans des pays africains, pour ne citer que le Nigeria, la Somalie, le Niger et la Tunisie l’Égypte, le Mali, la Libye, dont l’emprise de Daech sa partie nord seront au menu du conclave africain, Les attaques terroristes au Sahel, au Nigeria, en Tunisie, Libye et Égypte, se sont élevées à pas moins de 4523 attentats, en 2015, commises dans 44 pays des 55 que compte le continent africain, selon le rapport d’Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED).
Karima Bennour