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Oran : Les oliviers des abords des routes en proie à une cueillette anarchique

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Les oliviers longeant les abords des routes dans la wilaya d’Oran sont en proie à une cueillette anarchique et avant maturité, dont l’objectif des « prédateurs » est la vente du fruit ou tout bonnement sa consommation. Se trouvant en dehors des exploitations agricoles et des oliveraies, ces arbres n’appartiennent pas à des agriculteurs et ne relèvent pas du secteur agricole, a indiqué le secrétaire général de la chambre de wilaya de l’agriculture. Ces arbres abandonnés peuvent, toutefois, constituer une source de revenus supplémentaires pour les collectivités locales, si un intérêt leur est accordé par les services compétents des communes, nonobstant la possibilité de création d’emplois saisonniers pour les jeunes, a souligné Zeddam Lahouari. Le jeune Mohamed, qui suit les pas de son père habitué à la cueillette des olives de ces arbres à l’abandon depuis des années, affirme que personne ne s’oppose à lui et à ses compagnons… ou les empêche lorsqu’ils sont à « l’œuvre ».

Ces oliviers continuent à donner des fruits en abondance depuis des années, attirant l’attention et la convoitise des passants et des automobilistes, a fait savoir un agriculteur de la localité d’Ain El Beida où se dressent de nombreux oliviers de petite et grande tailles, le long des routes. Des jeunes résidant dans les zones réputées par l’oléiculture, notamment dans les communes de Boutlélis, Misserghine, Es Sénia, Bousfer et Gdyel, trouvent un grand plaisir dans la cueillette des olives pour les vendre sur les axes routiers, parfois même avant maturité. Même des femmes au foyer font la cueillette dans les agglomérations et cités d’Oran, principalement à hai Yaghmoracene et hai « El Badr » où ce genre d’oliviers est planté depuis des années pour décorer les abords des rues défiant les aléas climatiques et l’extension urbanistique. La cueillette anarchique engendre également des désagréments qui ternissent l’environnement. Des olives écrasées et des branches jonchant les trottoirs offrent un décor hideux et gênent la circulation des piétons. Les oliviers plantés à l’intérieur du cimetière « Ain El Beida » n’échappent pas à cette pratique anarchique à laquelle s’adonnent des individus qui font de celle-ci une source de subsistance en proposant leur récolte aux visiteurs qui s’y recueillent. Munis de sachets, ces opportunistes, des adolescents pour la plupart, utilisent des moyens traditionnels, dont des gourdins pour transporter la « récolte ». Ils s’y mettent après les heures de classe et jours fériés sans se soucier des passants et du vacarme des véhicules. Seule compte la quantité. Au fil du temps, cette activité constitue pour nombre de jeunes une source de revenus. « Cueillir ces olives est mieux que de les laisser sécher, mais sans affecter les branches », dira le jeune Hocine, pratiquant cette activité depuis plusieurs années à travers plusieurs zones. Sur un autre plan, les olives sont très prisées par des femmes au foyer qui excellent dans leur conservation avec des méthodes traditionnelles. Triées et rangées dans des caisses, les olives cueillies sont proposées à la vente dans des marchés populaires et/ou par des marchands ambulants dans des quartiers, à environ 30 DA le kilogramme. Cependant, la distinction entre les olives comestibles ou impropres à la consommation n’est pas toujours chose évidente.

Conservées, elles sont consommées au printemps
à ce sujet, Fatima Zohra fait remarquer que le prix de ces olives produites de façon naturelle est abordable et leur qualité est meilleure car ne contenant pas de produits chimiques, tout en rappelant qu’elle cueillait autrefois ces olives des arbres plantés dans des quartiers devenus aujourd’hui des cités urbaines dont hai Zeitoun (oliviers) au quartier de « El Othmania » (ex Maraval) et la cité proche de hai « Castors ».
« Nous en avons toujours consommé sans contracter le moindre malaise », témoigne-t-elle.
La directrice de la station régionale de protection végétale de Misserghine, Bekri Nawal, affirme que les oliviers disséminés aux abords des routes sont certes abandonnés, mais ne présentent pas de risque pour la santé des consommateurs, ajoutant que la différence entre cette variété et celle qui pousse dans les champs et entretenue par les agriculteurs réside dans la qualité seulement.
Pour sa part, le chef de service de Prévention à la direction de la Santé et de la Population, Dr Boukhari a expliqué que les oliviers longeant les abords des routes donnent des fruits ne comportant aucun risque pour la santé, car irrigués par les eaux pluviales.

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