Accueil ACTUALITÉ Nouveaux troubles à Ghardaïa : ce qui s’est vraiment passé

Nouveaux troubles à Ghardaïa : ce qui s’est vraiment passé

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Lorsqu’elle a tendance à se répéter, l’histoire bégaie. Mais en le faisant, cela vire (presque) toujours au vaudeville tragi-comique. C’est ainsi qu’il est regrettable de constater que les responsables n’ont pas tiré les leçons des sanglants événements qui avaient eu lieu durant le mois de décembre passé. Les pouvoirs publics, en effet, n’ont pas pris en ligne de compte les éléments déclenchant de ces violents affrontements, afin de tenter d’y remédier. C’est ce qu’avait déjà relevé notre journal au lendemain d’un reportage effectué sur les lieux, précisant que la politique du «tout sécuritaire» ne pouvait donner que des résultats ponctuels, et très limités dans le temps, tant que les pouvoirs publics ne s’attaqueraient pas à la source du mal. La suite des événements, hélas, nous a donné raison. Plusieurs témoignages recoupés relatent en effet les incidents tragiques qui avaient commencé mercredi soir, pour se poursuivre jusqu’à hier, puisque des escarmouches se poursuivaient encore face à l’incapacité des services de sécurité de venir à bout de ces troubles. Tout a commencé, donc, lorsque les pouvoirs publics, constatant un début de retour à la normale avec le retour des élèves aux écoles et la réouverture des commerces quoique fonctionnant au ralenti, le tout grâce à un dispositif sécuritaire impressionnant, avaient décidé d’alléger celui-ci. Mal leur en prit. Les voyous qui ont fait du quartier Hadj-Messaoud un fief à partir duquel ils s’adonnent à toutes les formes de délinquance, à commencer par les vols et le trafic de drogue, ont renoué avec leurs provocations tous azimuts à l’endroit de la communauté mozabite. C’est ainsi que deux d’entre ces derniers, les dénommés Charaâllah Bachir et M’hammed, avaient fait l’objet de provocations en allant aider à la restauration de la maison saccagée d’Alouani-Omar. Cela se passait ce mercredi aux environs de 17 heures. Face à la riposte des deux personnes agressées, ce sont des centaines de «baltaguiya», munis de frondes, de ronds à béton préalablement découpé, de barres de fer, de diverses armes blanches et de cocktails Molotov qui sont venus prendre part à cette rixe. De pareils préparatifs tendent à prouver qu’il y avait bel et bien préméditation et que ces voyous n’attendaient que le moment propice, c’est-à-dire l’allègement du dispositif sécuritaire, pour revenir à l’attaque. La suite sera une succession d’attaques, de maisons brûlées, de magasins entièrement saccagés, de personnes blessées, de cimetières profanés, rééditant à la virgule près le scénario du mois de décembre passé. Et c’est même à partir du minaret de la mosquée sunnite du quartier Beni-Merzoug que des cocktails Molotov ont été tirés sur des maisons et des commerces mozabites, afin de les détruire en entier. Les services de sécurité, quoique revenus en force, et veillant cette fois-ci à observer une parfaite neutralité (ce qui avait été loin d’être le cas lors des événements précédents), donnent l’air d’avoir été complètement débordés, si bien qu’ils n’ont pas réussi à séparer les deux parties belligérantes, ni mettre un terme à ces troubles. Si aucun mort n’est à déplorer cette fois-ci, les blessés, en revanche, se comptent par dizaines.

Une riposte musclée, mais idoine et juste, est donc souhaitée en urgence avant que Ghardaïa ne bascule définitivement dans le chaos, risquant au passage d’entraîner tout le pays sur son sillage…
Kamel Zaïdi

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