En réponse à l’action de contestation organisée par la Coordination nationale des fonctionnaires des services économiques, affiliée à l’UNPEF, après quelques jours de la rentrée scolaire, la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, a indiqué que des ponctions sur salaire des grévistes seront effectuées. Selon la responsable, le taux de participation à ce débrayage était très faible.
S’exprimant, hier, au forum du quotidien El Moudjahid, Nouria Benghebrit, a en effet estimé que le pourcentage de suivi à la grève lancée par les intendants de l’Éducation n’était pas important. « Le mouvement n’a d’autant pas influé sur le bon déroulement de la rentrée », a-t-elle précisé. En réponse à leur revendication principale à savoir l’intégration des intendants dans la nouvelle grille indiciaire des grades et le régime de rémunération des corps spécifiques du secteur en application du décret présidentiel 14-266 du 28 septembre 2014 modifiant et complétant le décret présidentiel 07-304 du 29 septembre 2007, la ministre a expliqué que cette démarche n’a profité qu’à 42% des fonctionnaires du secteur de l’Éducation seulement, et ne toucherait pas, selon elle, tous les corps. À noter que la coordination des travailleurs des services économiques, compte organiser un rassemblement national le 19 septembre prochain devant la direction de l’éducation de la wilaya de Batna. Il n’est pas, notamment, exclu qu’elle aille vers le durcissement de ses actions de contestation si jamais les canaux de dialogue restent fermés. Évoquant, à la même occasion, le dossier des œuvres sociales, sujet de discorde entre tutelle et syndicats, la ministre de l’Éducation nationale a rappelé, à ce propos, que le mandat de gestion de ces œuvres a été prolongé pour une année afin d’éviter les conflits et les perturbations. Elle a expliqué que cette décision a été prise afin de donner, également, plus de temps aux partenaires sociaux de trouver un accord commun notamment sur l’article régissant la modalité d’élection d’une nouvelle commission de gestion.
Un plan de lutte contre la déperdition scolaire en cours d’élaboration
L’hôte du forum El Moudjahid, a révélé, par ailleurs, qu’un plan de lutte contre la déperdition scolaire est en train d’être élaboré, intégrant l’ONEFD, l’ONEF, l’ONAEA. L’objectif de ce plan, a-t-elle fait savoir, est l’accompagnement des élèves en difficulté. Dans ce contexte, Benghebrit a assuré qu’aucun élève ne sera exclu de l’école avant l’âge de 16 ans, ajoutant que la déperdition scolaire ne concernerait pas les élèves orientés vers la formation professionnelle. Toujours en ce qui concerne cette question, la ministre a indiqué que le taux de redoublement est plus important dans le cycle moyen. Chiffres à l’appui, elle a fait savoir que ce taux est de 5,8% au primaire, 15,7% au cycle secondaire, et 18,7% au moyen. Dans le cas d’une décision de redoublement d’un élève, ce dernier a la possibilité de déposer un recours auprès de la direction de l’éducation pour se défendre et contester le conseil de classe, a révélé en outre Benghebrit qui a souligné qu’une chance est donnée aux élèves qui ne sont pas loin de la moyenne de passage.
Surcharge des classes : le grand point noir de la rentrée
En dépit des mesures «provisoires» qui ont été prises, la ministre de l’Éducation nationale a reconnu que le problème de surcharge des classes constitue un point noir ayant marqué l’année scolaire, fraichement entamée. Toutefois, a-t-elle regretté, l’effort des autorités de pallier à ce phénomène a été parasité, selon elle, par des images ayant circulé dans les médias. Appelant la presse à une vision plus optimiste, elle a rappelé que le recours aux classes en préfabriqué dans certaines régions est une solution momentanée, en attendant la réception d’établissements scolaires dont les projets ont enregistré de grands retards. À propos de la langue Amazighe, Benghebrit a indiqué son enseignement est passé de 11 à 44 wilayas.
Ania Nait Chalal