Les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur offensive sur la ville de Jabalya, au nord de la bande de Ghaza, et son camp depuis six jours, imposant un blocus suffocant sur toutes les routes menant à ces zones.
Cette offensive est marquée par de violents bombardements aériens, des échanges de tirs et des frappes d’artillerie. La situation humanitaire dans le camp de Jabalya devient de plus en plus préoccupante, avec l’interdiction d’acheminer des fournitures alimentaires, médicales et d’eau, rendant l’accès des équipes de secours difficile pour récupérer les corps des martyrs et évacuer les blessés. Le 6 octobre, l’armée israélienne a annoncé le lancement d’une opération militaire à Jabalya, quelques heures après avoir intensifié ses attaques sur les zones est et ouest du nord de la bande de Ghaza, l’une des plus sévères depuis mai dernier. Huit civils ont été martyrisés et plusieurs autres blessés à Rafah, Jabalya et dans la ville de Ghaza lors des frappes israéliennes. Des sources locales rapportent que des équipes de secours ont récupéré les corps de six martyrs à Rafah, transférés à l’hôpital européen de Khan Younès depuis le matin. Les avions de chasse israéliens ont bombardé un quartier résidentiel à l’est de Khan Younès, tandis que l’artillerie israélienne frappait les zones périphériques de la ville d’al-Fukhari. Des frappes ont également été menées au centre de Rafah, accompagnées de bombardements aériens et d’artillerie sur le quartier d’al-Janina à l’est. Un drone israélien a ciblé le club sportif à Jabalya, faisant un martyr et blessant d’autres. Un drone de type « quad copter » a ouvert le feu sur des civils dans le quartier d’al-Shuja’iya à Ghaza, causant la mort d’un homme âgé. Un autre drone a tiré un missile près du centre du quartier d’al-Zeitoun, tuant un autre homme âgé. Les soldats israéliens ont tiré directement sur des civils dans la rue al-Jala à Ghaza. Des sources médicales indiquent que 21 civils ont été martyrisés suite à des frappes israéliennes dans diverses zones de la bande de Ghaza depuis l’aube. L’armée israélienne a déjà mené deux opérations terrestres à Jabalya en novembre et décembre de l’année précédente. Cette offensive terrestre est donc la troisième depuis le début de l’opération de génocide le 7 octobre 2023. Depuis le début de la semaine, l’armée israélienne a commis des massacres contre des civils dans le nord de la bande de Ghaza, alors que la situation humanitaire se détériore en raison du blocus. Le nord de la bande de Ghaza est le théâtre d’une agression violente ciblant les infrastructures, les routes et les dernières habitations civiles, tout en isolant les zones. Cette offensive s’accompagne d’une campagne systématique de famine, avec l’interdiction d’acheminer des fournitures alimentaires, médicales, d’eau et de carburant, ainsi que la destruction de boulangeries. Sur le plan aérien, les drones israéliens tirent de manière intensive et aléatoire sur tout mouvement des civils au sol. Depuis le début de la semaine, l’armée israélienne encercle les trois derniers hôpitaux du nord de la bande de Ghaza (Kamal Adwan, al-Awda et l’hôpital indonésien), avec des ordres d’évacuation. Le bilan des martyrs dans la bande de Ghaza atteint désormais 42 126, la majorité étant des enfants et des femmes, depuis le début de l’agression israélienne le 7 octobre dernier. Les sources rapportent également que le nombre de blessés s’élève à 98 117 depuis le début de l’agression, tandis que des milliers de victimes restent sous les décombres.
Des rapports indiquent que les forces d’occupation ont commis quatre massacres contre des familles dans la bande de Ghaza, faisant 61 martyrs et 231 blessés transférés dans les hôpitaux au cours des dernières 24 heures. De nombreuses victimes demeurent encore sous les décombres et dans les rues, rendant l’accès des équipes de secours et de défense civile impossible.
Opérations chirurgicales de la Résistance
Dans une série d’opérations visant l’occupation israélienne, la résistance paletinienne a annoncé ce vendredi avoir détruit un véhicule blindé à l’ouest de la ville de Beït Lahia, au nord de la bande de Ghaza. L’attaque a été réalisée à l’aide d’une charge explosive de type « Shawaz » et d’un missile « Yassin 105 », causant des pertes parmi l’équipage, entre tués et blessés. Les Brigades Abu Ali Mustafa, en collaboration avec les Saraya El-Qods, ont bombardé un poste de commandement dans la zone de « Netzarim », au nord du gouvernorat central, à l’aide de mortiers de 60 mm. Par ailleurs, les forces du martyr Omar Al-Qassem, en coopération avec les Brigades Al-Nasser Salah al-Din, ont ciblé les troupes israéliennes autour du cimetière de « Falouja », à l’ouest du camp de Jabalya, avec des tirs de mortiers. Les Brigades Al-Qassam avaient également tendu un piège élaboré la veille contre les forces d’occupation à l’est du camp de Jabalya, infligeant des pertes à un certain nombre de soldats israéliens. Ce piège a visé une compagnie de troupe mécanisée composée de 12 véhicules militaires et d’un camion transportant des soldats. Dans la continuité de cette opération, les Brigades Al-Qassam ont attaqué deux chars israéliens de type « Merkava » avec un missile « Tandem » et une charge « Shawaz », après leur arrivée sur les lieux avec des renforts. De son côté, les Saraya El-Qods, le bras armé du mouvement du Jihad islamique, ont annoncé avoir abattu trois drones israéliens lors de missions de renseignement dans le ciel de la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza. Ils ont également confirmé avoir ciblé le site de « Netiv HaAsarah » ainsi que des colonies autour de Ghaza avec une salve de roquettes.
Israël en proie à des dissensions internes
Des médias israéliens révèlent que la réunion du cabinet de sécurité a été marquée par des cris et des échanges houleux entre les ministres concernant le dossier du service militaire, sans aborder la question d’une éventuelle attaque israélienne contre l’Iran. La réunion du cabinet ministériel restreint, connu sous le nom de « kabinette », a été le théâtre de vives tensions entre ses membres. Le journal Yedioth Ahronoth a révélé que ces tensions ont émergé en raison du refus de dizaines de soldats israéliens de servir dans l’armée sans que des efforts soient déployés pour libérer les prisonniers israéliens dans la bande de Ghaza. Selon le journal, la ministre des Transports, Miri Regev, a déclaré durant la réunion : « Il n’y a pas de place dans l’armée pour ceux qui refusent de servir, » ajoutant que l’armée, représentée par le ministre de la Défense Yoav Galant, doit exécuter les décisions du niveau politique et que quiconque refuse un ordre doit rester en détention. Suite à une critique de Regev à l’égard de Galant, ce dernier a quitté la réunion visiblement mécontent. Ces désaccords surviennent alors que le journal n’a pas indiqué si la réunion du kabinette avait discuté de la question de savoir si une frappe israélienne contre l’Iran devait être lancée ou non. La chaîne israélienne « 13 » a également rapporté que les membres du kabinette n’avaient pas voté sur cette attaque lors de leur réunion de la nuit dernière, signalant une tendance israélienne à ne pas se prononcer sur une réponse à Téhéran, préférant reporter toute approbation jusqu’à ce que l’exécution soit imminente. Précédemment, le site américain « Axios » a révélé que la réponse d’Israël à l’Iran aurait des implications sur les intérêts de Washington dans la région. Un groupe de soldats israéliens a menacé de cesser leur service militaire si le gouvernement ne s’engageait pas à conclure un échange de prisonniers. Dans une lettre adressée au Premier ministre Benjamin Netanyahu et à Galant, 130 soldats ont affirmé : « Pour certains d’entre nous, la ligne rouge a déjà été franchie. Pour d’autres, le jour où nous cesserons de servir approche rapidement.” Ils ont souligné que « la poursuite de la guerre à Ghaza ne retarde pas seulement le retour des prisonniers, mais met également leur vie en danger, plusieurs d’entre eux ayant été tués par des frappes de l’armée israélienne. » La lettre inclut des réservistes et des recrues de différentes unités militaires, telles que les forces blindées, l’artillerie, la direction du front intérieur, ainsi que les forces aériennes et navales. Depuis des mois, l’armée israélienne fait face à une grave pénurie de recrutement en raison de son offensive contre Ghaza depuis le 7 octobre 2023, tout en étant engagée sur plusieurs fronts de soutien à la région, notamment au Liban, et face au refus des Haredim de s’enrôler.
M. Seghilani
