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NIGER : Le CNSP prend de nouvelles mesures

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La célébration, le 3 août, du 63e anniversaire de l’indépendance du Niger, ancienne colonie française, a été l’occasion pour les nouvelles autorités de ce pays de préciser leurs intentions après le renversement, le 26 juillet dernier, de l’ex-président Mohamed Bazoum, et pour les Nigériens d’exprimer leur soutien aux militaires.

C’est la véritable indépendance estiment de nombreux militants politiques nigériens qui en donnent pour preuve, entre autres, le fait que leur pays ait changé officiellement son hymne national, l’ancien texte jugé apologétique de la France. À l’occasion de la célébration de l’indépendance, le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP) qui détient le pouvoir au Niger, a prononcé un discours qui indique la volonté des nouvelles autorités de poursuivre ce que beaucoup considèrent comme une révolution à contenu anti-néocolonial. Le général Abdourahamane Tiani a rejeté les sanctions prononcées contre son pays par la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et mis en garde contre toute tentative d’intervention militaire extérieure. Pour rappel, la CEDEAO a imposé un blocus économique et a demandé le 30 juillet le rétablissement, dans un délai d’une semaine, de l’ordre constitutionnel et le retour au pouvoir de Mohamed Bazoum. Si ces exigences ne sont pas remplies, l’organisation a affirmé se réserver le droit de « prendre toutes les mesures nécessaires », qui « peuvent inclure l’usage de la force ».  Il n’est pas surprenant que les envoyés de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) venus le 3 août au soir, pour « négocier », soient repartis sans avoir aucun des nouveaux dirigeants du pays, ni même le président déchu. D’après des sources médiatiques citant un communiqué de la présidence du Nigeria, le président de ce pays aurait envoyé deux autres délégations, l’une en Algérie et l’autre en Libye, afin, selon les mêmes sources, de trouver une solution à la crise au Niger. On sait que l’Algérie manifeste en toute occasion son opposition à toute intervention étrangère, a fortiori armée, dans des crises et tensions internes des pays, jalouse du principe de respect de leur souveraineté nationale, et de leur unité  territoriale. L’exemple des interventions  militaires occidentales, motivées par les intérêts des pays occidentaux, dans les affaires intérieures d’autres pays ont toujours été un échec et ont conduit, parfois, comme en Libye et en Afghanistan, à des situations de chaos. Selon un enseignant-chercheur burkinabè à l’Université Nazi Boni/Bobo au Burkina Faso, et membre du Groupe d’initiatives pour la refondation de la patrie (GIRP) et du Rassemblement des intelligences pour la souveraineté de l’Afrique (RISA), Hyacinthe Wendlarima Ouédraogo, cité par Sputnik Afrique, une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO au Niger sera mandatée par Paris qui n’est pas prêt à céder ce pays, comme cela a été le cas pour le Burkina et le Mali. D’autant plus que l’énergie française dépend de l’uranium nigérien. « La France ne peut même pas s’imaginer qu’elle peut perdre le Niger, alors que le peuple veut la rupture comme cela se passe au Mali ou au Burkina Faso […]. La France ne va pas céder alors que la CEDEAO actuellement est sous son diktat », a-t-il fait savoir.  Selon l’enseignant-chercheur, la France serait prête à faire une « Ukraine bis » avec le Niger. Mais contrairement à l’Ukraine, où elle envoie des armes, en Afrique elle envoie ses troupes. Il faut donc un sursaut d’orgueil des Africains », dit-il. Le CNSP du Niger a publié jeudi un communiqué dénonçant les accords de coopération dans plusieurs domaines de la sécurité et de la défense avec la France, « face à l’attitude désinvolte et à la réaction de la France relativement à la situation interne qui prévaut au Niger ». La diffusion de Radio France internationale (RFI) et de la chaîne de télévision française France 24 est suspendue au Niger depuis jeudi. Autre mesure prise par le président du CNSP : fin de fonction pour les ambassadeurs du Niger en France, aux Etats-Unis, au Nigeria et au Togo.
M’hamed Rebah

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