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MUSTAPHA KHIATI, PRÉSIDENT DE LA FOREM : « La décision de rapatrier les Algériens de Wuhan est plutôt politique »

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Avant-hier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné le rapatriement des Algériens établis à Wuhan, la ville chinoise en proie au nouveau coronavirus. Cette décision, en dépit d’une petite peur de voir le coronavirus débarquer chez nous, met du baume au cœur des Algériens. Populiste ou non, elle (la décision) constitue, convenons-en, une belle opération de communication au profit de l’image du nouveau locataire d’El Mouradia.
Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), qui a refusé d’employer le qualitatif « populiste » n’est pas d’un autre avis. « Je pense que c’est une décision qui est un peu trop précipitée », dit-il. Et d’ajouter : « à mon avis, elle ne devrait pas relever du politique, mais du médical et du technique ».
Notre interlocuteur, citant l’exemple de Français, établis dans la même ville, qui ont refusé, pour « non-gravité » de la situation, d’être rapatriés, reviendra sur le traitement que les médias font du coronavirus. « La presse donne beaucoup d’importance à cette épidémie », assure le président de la Forem. Plus qu’il en faut, paraît-il, puisque, dira notre interlocuteur, le taux de mortalité, parmi les contaminés, est inférieur à 2%, bien loin du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), dont le taux était de l’ordre de quelque 10%.
Notons que l’Algérie n’est pas le seul pays à avoir pris une décision de ce genre. En plus de la France et les États-Unis, le voisin marocain a également pris toutes les mesures nécessaires pour une opération identique : moyens de transport aérien, des aéroports appropriés et des infrastructures sanitaires d’accueil spécifiques. Hier, c’est le Japon qui a dépêché un avion pour l’évacuation de 206 japonais de Wuhan. « Du personnel médical avait pris place à bord et les passagers ont été interrogés pour détecter d’éventuels symptômes. Ils devraient être conduits à l’hôpital par bus pour des examens complémentaires, selon les médias locaux », peut-on lire dans une dépêche APS.

132 morts et 9 000 cas suspectés
La même source précise qu’« il n’est pas prévu une mise en quarantaine obligatoire, mais le gouvernement (japonais) demande aux évacués de ne pas sortir de leur lieu de résidence au Japon pendant deux semaines afin d’éviter une potentielle transmission du virus s’ils en sont porteurs, même s’il n’y a aucun signe de maladie perceptible ».
Notons que, selon les derniers chiffres des autorités sanitaires chinoises, 26 décès supplémentaires ont été enregistrés hier, portant à 132 morts le bilan total de la maladie. Le nombre de personnes infectées, lui, s’est établi à 5 974. Par ailleurs, l’on a parlé de plus de 9 000 cas suspects de contamination qui sont en cours d’examen. Le nombre de cas avérés, note-t-on, dépasse désormais celui de l’épidémie du Sras qui avait infecté 5 327 personnes en Chine continentale, et provoqué 349 morts. À l’échelle mondiale, selon l’OMS, l’épidémie du Sras avait fait 774 morts sur 8 096 cas en 2002-2003 avant d’être jugulée.
Hamid F.

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