Accueil ACTUALITÉ MOUVEMENT POPULAIRE ET CITOYEN : Les messages du 33e vendredi de mobilisation

MOUVEMENT POPULAIRE ET CITOYEN : Les messages du 33e vendredi de mobilisation

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L’annonce de la date du 12 décembre pour la tenue de la présidentielle et la multiplication des prétendants à El-Mouradia – dont les plus en vue sont réputés par leur proximité avec l’ancien système de Bouteflika – n’ont pas passé inaperçus hier lors du 33e acte de mobilisation du Mouvement populaire et citoyen pacifique. Fait saillant durant cette manifestation, des arrestations ont été opérées parmi les marcheurs. Certains ont été relâchés et d’autres ont été maintenus sous garde, a-t-on constaté.

Depuis maintenant un mois, les appels à manifester pour refuser la tenue de ces élections avec le maintien du même gouvernement drainent des centaines de milliers de personnes et constituent le mot  d’ordre de la mobilisation. Un mot d’ordre qui a même insufflé une nouvelle dynamique au Hirak qui atteint son 8e mois de mobilisation. La journée d’hier a été une mobilisation révélatrice à Alger notamment où beaucoup de manifestants ont afflué vers la Capitale, malgré les nombreux barrages filtrants de la Gendarmerie nationale qui ont réduit largement le trafic des véhicules.
Les voyageurs et usagers dans toutes les entrées vers Alger ont été soumis à des vérifications des papiers d’identité. D’énormes bouchons notamment sur les tronçons autoroutiers à Boudouaou, Réghaïa, Dar El-Beida ou ceux de Khemis El-Khechna, Hammadi, Zéralda se sont formés. A Alger, Durant de très longues heures, les foules ont crié des slogans hostiles au système et à la tenue de la présidentielle dans le contexte politique actuel : « Had l3am Makanch lvot !», (Cette année, il n’y aura pas de vote!), « Dawla madanya, machi 3asskarya », (État civil et non pas militaire) etc.
Dès l’accomplissement de la prière du vendredi, les grands rassemblements ont commencé à se constituer. Ensembles, ils ont chanté : « Éh! Uh! Dzaïr bladna w ndiru raïna. Makanch lvot! », (Eh! oh! L’Algérie est notre pays et nous déciderons ce que nous voulons: pas de vote!). Un manifestant a brandi cette pancarte : « Des urnes supervisées par la 3issaba (la bande) = d’autre décennies de tyrannie ». Sur d’autres pancartes, on peut lire simplement le mot « Samidoun !» (Résistance).
Les manifestants ont rendu également hommage aux détenus d’opinion qui croupissent toujours en prison. Leurs familles ainsi que d’autres sympathisants ont brandi durant tout l’itinéraire de cette action de protestation les portraits, mais aussi ceux des militants politiques comme Karim Tabbou et Lakhdar Bouregaa. « Libérez les détenus, ils n’ont pas ramené de la drogue ! », ont tenu à dénoncer les manifestants.
Vêtus en t-shirt verts sur lesquels est imprimée l’entête en haut du passeport algérien, des citoyens ont tenu ainsi à faire passer un message : la fermeture de la capitale devant les manifestants venus hors d’Alger «est discriminatoire et illégale». Ce qui, renvoie des manifestants, donne ainsi le sentiment d’une présence illégale (Harraga) dans sa propre Capitale. La présence féminine a été particulièrement plus forte et en nombre important durant ce 33ème acte de mobilisation.
Dans un endroit tout près de la Grande poste, un grand rassemblement constitué exclusivement de femmes, jeunes filles et fillettes chantant et reprenant les mêmes slogans du Hirak. Un autre groupe de femmes, se définissant « femmes militantes, progressistes et démocraties», s’est rassemblé à l’entrée principale de la Fac centrale. Déployant une longue banderole sur laquelle est écrit : « De la révolution à l’indépendance, personne ne peut nier le rôle primordial de la femme. Pas de révolution sans l’octroi pour la femme de tous ses droits». À partir de 15 heures, des rassemblements de citoyens impromptus ont eu lieu à la place de la Grande poste. L’utilité des élections, les principes de l’État civil moderne, les procès actuellement en justice contre des anciens grands responsables du gouvernement….ont été passés en revue comme sujets de débat entre citoyens sur place.
Hamid Mecheri

BOUMERDÈS
Deux manifestants interpellés
En ce 33ème vendredi de révolte citoyenne, des milliers d’hommes,  de femmes, d’enfants  et des personnes handicapées  sont sortis encore dans  la rue pour exiger le changement du système politique en place. Ainsi, dès l’entame de la marche, des arrestations ont été opérées parmi les manifestants. En dépit de cela, la foule était nombreuse à battre le pavé en sillonnant les principales artères de la ville. Venus des quatre coins de la wilaya, les manifestants ont exprimé leur détermination à poursuivre la lutte pacifique pour le changement et instaurer un état de droit.
L’entame de la marche, a été faite sans la prise de parole habituelle à cause de l’arrestation de  deux principaux animateurs du Hirak, en l’occurrence Ali Selmoune et  Abderazak Salhi.  Si le premier a été libéré juste avant la marche le second est toujours en arrestation, a-t-on appris d’une source crédible. Tout en rejetant les élections présidentielles qui ne visent qu’à «recycler le système», les manifestants criaient haut et fort le pouvoir au peuple.   «Pas d’élections avec les bandes», « Etat civil et non militaire », « Libérez les détenus », «Justice indépendante », sont entre autres des slogans et les messages inscrits sur des pancartes brandies par les manifestants qui ont dénoncé les discours du pouvoir. « Rien ne nous fait peur, nous continuerons pacifiquement  la protestation», criaient –ils à gorge déployée.
La mobilisation à Boumerdès est de plus en plus forte ; puisque des milliers de citoyens sont sortis dans la rue  en ce 33 èeme vendredi de révolte pacifique dans le chef-lieu de cette wilaya, à Bordj-Ménaiel et Dellys pour dire «non»  aux élections présidentielles décidées par le pouvoir en place et lequel scrutin est jugé «contraire» à la dynamique de changement opérée par le mouvement populaire et citoyen depuis le 22 février historique dernier. «Dégagez tous», «Pas délections avec vous », «Un seul président, c’est le peuple»… etc., sont des slogans relayés par les manifestants tout au long de cette énième action de protestation.
B.Khider

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